Extrait du journal
La natalité continue à baisser. On ne s'en aperçoit pas autant qu'il le faudrait, parce que la mortalité est également en baisse et compense ainsi, dans une certaine mesure et à titre provisoire, l'insuffisance des nais sances. Par exemple, à Paris, noqs avons eu 30.976 naissances en 1938 au lieu de 31.541 en 1937, soit une baisse de 565. D'au tre part, les décès sont tombés de 33.739 en 1937> à 33.572 en 1938, soit une baisse de 167, ce qui ramène le déficit des naissances à 398. Il convient de se réjouir de la baisse de la mortalité, mais il faut bien répéter qu'elle ne peut être un remède à la crise de la na talité. L'abaissement de la mortalité n'est qu'un palliatif momentané. On a beau allon ger la vie, l'échéance arrivera quand même; un peuple de vieillards est un peuple appelé à disparaître, quoi qu'on fasse, s'il 11e recrute pas. Et il se recrutera de moins en moins, pas la force des choses, car la multiplication des octogénaires, si honorables et louable qu'elle soit au point de vue familial, ne com pensera jamais le vide des berceaux. En 1930, Paris a compté 4.647 décès de plus qu'en 1938 : un bon point pour 1938, dira-t-on. Oui, mais, en 1930, il y a eu 11.221 naissances de plus qu'en 1938 : le bon point de 1938 est en réalité un. très mauvais point. La situation démographique commence à pré occuper l'opinion. On en parle un peu par tout, alors qu'on n'aimait pas naguère en entendre parler. C'est déjà quelque chose, ce n'est rien encore comme résultat. La pre mière décade de 1939 est lamentable : 858 naissances et 1.132 décès, toujours pour Paris. Admettons que c'est une mauvaise sai son où la mortalité est anormale chez les vieillards d'une grande ville. Ce n'en est pas plus consolant. Ce qui le serait, et pour les vieillards eux-mêmes, ce serait de se sentir remplacés, ce qui n'est pas. A. ALBERT-PETIT....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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