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Journal des débats politiques et littéraires, 1 novembre 1910

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Journal des débats politiques et littéraires
1 novembre 1910


Extrait du journal

A l'heure où M. Briand venait de recevoir du Parlement l'approbation sans réserve que lui avait déjà donnée le pays, M. Poincaré pronon çait à Poitiers un discours qui achevait de la manière la plus heureuse cette journée de bon sens, succédant à des jours de sottise et de folie. Répondant au souci général et reprenant une idée que nous avons exprimée plusieurs fois ici, M. Poincaré a nettement dégagé le sens de la victoire d'hier et fait sentir- l'urgente nécessité des mesures qui garantiront le lendemain. La victoire d'hier fut celle de l'ordre et de la liberté : M, Briand les avait fermement sauvegardés pendant la grève ; il avait su cou per court au sabotage par la promptitude et la sûreté de son action, rassurer les masses pai sibles des cheminots en protégeant leur travail, donner à tous, par la mobilisation, la force du devoir le plus impérieux. Il a bien mérité do j Parlement comme du pays, et la fureur même qu'ont déployée contre lui les hommes de dés sordre et de basses ambitions montre à quel point son Succès était souhaité par tous les au tres, qui sont, bien heureusement, la très grande majorité. C'est parmi des applaudissements unanimes que M. Poincaré l'a rappelé au ban quet de Poitiers. Mais il serait singulièrement imprudent de croire qu'avec cet avortement rapide de la grève, tout danger a disparu, tout mal est sup primé. Il faut, au contraire, et sans retard, penser à l'avenir, c'est-à-dire remédier aux j causes profondes qui ont produit cette crise j redoutable. La fermeté, ici, est d'abord indispensable. Les révolutionnaires ont senti qu'ils avaient en ! face d'eux un gouvernement résolu à ne point leur céder. Le péril écarté pour un moment, il serait absurde et détestable que cette attitude faiblît. Déjà, certains ont parlé de réintégrer les révoqués. Cela, non. Tous les cheminots ont été dûment avertis. Tous savaient à quoi lçs exposait l'entreprise insurrectionnelle de la grève.Lis ont voulu cette insurrection. Tant pis pour eux. Qu'ils portent la peine d'une faute qui , fut sans excuse.Comme l'a dit en excellents ter mes M.Pôincaré : « Cen'est pas par une sévérité passagère qu'on mettra jamais fin à ces accès de sauvagerie. » Et il ajoute : « Pour les orga-, nisateurs du mouvement, pour ceux qui ont faussé les aiguilles ou rendu les sémaphores inutilisables, qu'il n'y ait demain ni pardon ni pitié 1 » Tel est le premier devoir du gou vernement et des Chambres. Tout de suite après s'impose l'examen du problème de la grève dans les services publics. Qu'on le remarque bien : la liberté syndicale"" n'est point en cause ici, ni la liberté d'associa-....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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