Extrait du journal

Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer Viens me venger... [ma honte, La « honte » des pères a été glorieuse ment réparée par leurs descendants. Les fils et les petits-fils de tous les « braves gens » des batailles inégales et malheu reuses de l'année terrible, des glorieux vaincus de Borny, de Gravelotte et de Saint-Privat, des soldats de Mac-Mahan, de Chanzy, de Faidherbe et de Bourbaki, des marins, des mobiles et des gardes na tionaux du siège de Paris (nous pouvons évoquer maintenant, sans baisser le front, ces souvenirs de l'année maudite) ont re forgé le . glaive brisé, relevé le drapeau abattu, rendu à la France outragée le rang qu'elle mérite de tenir dans l'estime et l'admiration du monde. Les fils avaient reçu des pères la leçon qui ne s'oublie jamais, même quand on la répète silencieusement; les pères, à leur tour, ont reçu des fils la plus belle récompense qu'une race puisse attendre de sa fidélité aux traditions d'hon neur qui sont le meilleur patrimoine des familles et des nations : la race nouvelle, plus heureuse que ses aînés, n'a pas seule ment "sauvé l'honneur, elle aura vaincu la barbarie et délivré le monde....