Extrait du journal

La radiodiffusion française fut, entre l'une et l'autre guerre, le plus grave malentendu qui ait surgi entre notrç, pays et ses admirateurs. Elle donna la mesure de l'impuissance où avait sombré le gouvernement d'un peuple qui avait longtemps détenu le magistère spirituel de l'Europe. Pourtant, après 1918, la France s'était trouvée dans les conditions exactement requises pour s'assurer la maîtrise des ondes. Auréolée du prestige de la victoire, disposant d'un patrimoine Indiscuté d'art et de litté rature, servie au delà des frontières par de puissantes amitiés, elle avait occasion d'offrir en exemple au mon de son génie et ses méthodes. Au lieu de cet exemple nous eûmes des programmes ahurissants où une conférence sur la culture du soja s'intercalait entre un récital d'orgue et un! reportage sportif ; des con certs dont les exécutants étalaient plus de relations que de talent ; des auditions dites de « variétés > qui transformaient en boites de nuit les foyers familiaux à l'écoute. C'était le triomphe des émotions de basse qualité. A la base de cette organisation régnaient le 'régime des camarades,...