Extrait du journal

l'ambassadeur céleste, qui réside l'été à Berlin, reçut ordre de se rendre sans re tard à Pétersbourg pour demander des ex plications, et, comme il n'y a pas encore de diplomate afghan accrédité auprès du tzar, ce furent les Anglais qui, malgré leur brouille avec l'émir, se chargèrent de faire entendre ses plaintes, non qu'ils aient eux aussi quelque prétention directe sur le ter ritoire belligérant, mais du fait qu'ils s'es timent par nature les grands policiers et justiciers de ces parages. L'affaire en est là. Qu'adviendra-t-il de tout cela? Nous ne le pouvons dire exactement, mais nous se rions bien surpris -si les choses étaient poussées à fond et tournaient mal. Aucune des parties n'a moindre intérêt à la guerre, ni l'émir qufadéjà mille peines à se tirer des affaires qu'il a, sans s'en mettre de nouvelle sur les bras, ni l'Angleterre, qui est par nature dans l'Asie centrale une puissance conservatrice en présence des incessants progrès des Russes, ni les Russes eux-mêmes qui sortent de la famine et ont le choléra chez eux, et quant aux Chinois, ils ne dégaineront pas pour si peu. Que l'on continue à polémiser, assurément ; que la querelle s'envenime davantage, peut-être ; mais que l'on en vienne aux coups, non pas....