Extrait du journal

PARIS, ICR mars. Nous sommes loin de nous étonner que les bruits de chan gement de ministère trouvent partout confiance et faveur. Nous voyons sans surprise quelques organes de la presse les repro duire et les accréditer à l'envi dans leurs colonnes. Ne sommes nous pas à la veille d'une session qui va mettre six mois d'illusion au néant, et leur substituer de sévères réalités? N'y a-t-il pas quelque chose qui nous avertit tous inévitablement que la mission des Chambres commence et que celle des ministres finit? Toutefois, nous croyons qu'un journal a été induit hier en er reur ,en publiant la liste des membres d'un nouveau cabinet, et en annonçant la retraite immédiate de M. de Polignac et de ses collègues. Nous le croyons d'autant mieux que le fait qui servait de base à cette nouvelle était lui-même sans fondement. M. le comte Roy, en effet, n'a pas obtenu hier une seconde audience particulière de S. M., comme l'annonce le journal qui public aujourd'hui la formation d'un nouveau cabinet ; le noble pair était au nombre des personnes qui ont présenté leurs hommages au Roi et aux princes de la Famille Royale. Au reste ,s dans une situation politique comme la nôtre , tout se revêt à l'instant d'un caractère grave , tout prend une importance qu'expliquent et justifient l'anxiété des esprits, et la vive attente de" l'opinion publique. Il n'y a pas jusqu'à la séance de distribution des billets d'admission à ia séance royale qui n'ait éveillé les sol licitudes et excité les conjectures. On s'inquiétait des places où chacun s'est assis, on mesurait les distances des centres aux cou-...