Extrait du journal
Elle s'est terminée hier et recommencera le 26 mars à Rome pour reprendre sans doute à Genève et autres lieux. Elle avait causé quelque alarme dans les milieux agricoles : 11 n'y avait, vraiment pas de quoi !■ Sans doute tous les représentants des di verses nations étaient pétris de bonne vo lonté, mais ils n'ont pris aucun engagement. Certes on ne pouvait, comme l'a remarqué M. Briand, « instituer ici un marché du blé avec achat et vente d'un nombre important de quintaux ».s Cependant un fonds copi d£ p.qumt être éta bli; à défaut de tarif préférentiel ou pouvait fixer ces primes et ces facilités de transport qui servent couramment à se jouer des trai tés de commerce. On en a seulement parlé. Et il est vrai que les nations européennes qui sont déficitaires en blé feront bien d'ac corder autant que possible leur clientèle à celles qui agonisent faute de vendre leurs excédents ; évitons la débâcle de notre vieux continent. Mais quand il s'agit de faire des contrats on s'aperçoit des difficultés. Op ira de conférence en conférence, sans améliorer ■beaucoup la situation, jusqu'à ce que la vieille loi de l'offre et de la demande, avec le temps, ait donné la solution du problème. Cette loi est cruelle, dit-on. D'accord. Mais actuellement le problème est insoluble. D'après l'lnstitut de Rome la surproduction mondiale s'élève en froment è. 120 millions de quintaux au moins. Les Etats-Unis, le Canada, l'Argentine et l'Australie ont em blavé 17 millions d'hectares de plus qu'en 1913. Pourquoi ? Parce que, pendant la guerre et les années qui suivirent, l'Europe avait laissé en friche plus de 6 millions d'hectares de la sole du froment; elle était devenue un bien bon client. Aujourd'hui les Européens ont à peu près rétabli leur pro duction, .et 6 millions d'hectares en Europe, la plupart de culture intensive, en valent bien 12 au delà des océans. Notre marché s'est en partie fermé. A quoi bon faire du blé que nous pouvons vous fournir au rabais? disent les agriculteurs des quatre grands pays producteurs. Parce que l'agriculture d'un pays, sauf de rares exceptions, ne peut se passer des céréales, et qu'en outre chacun songe à la défense nationale. En cas de guerre, qui sera maître de la mer? Et, pour surcroît d'embarras, la Russie, dont on n'entendait plus parler dans les bour ses de commerce, est apparue depuis la nou velle campagne, c'est-à-dire en août dernier. Elle a jeté sur les marchés 25 millions de quintaux dont un certain nombre... aux Etats-Unis ! Aucune conférence au monde ne peut re dresser pareille situation, mais la moindre amélioration sera bénie. Par exemple si l'on peut arracher les Roumains aux usuriers qui les dévorent, s'il est possible de leur ouvrir lui crédit à bon compte, sur garantie de cé réales et en supprimant les agios, les agioteurs sont déjà à l'affût, n'hésitons pas. - " CH. LECRAS....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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