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Journal des débats politiques et littéraires, 2 novembre 1938

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Journal des débats politiques et littéraires
2 novembre 1938


Extrait du journal

Le scandale de Marseille continue. Les enquêtes aussi. La seule chose certaine, et elle n'est pas nouvelle, c'est que les auteurs responsables de la misérable condition où se trouvent tous les services de la seconde ville de France entendent persévérer dans les abus qui sont leur raison d'être, puisqu'ils sont élus par la coalition de tous ceux qui en profitent. La minorité modérée du Conseil municipal a proposé à la majorité une démis sion collective. Elle permettrait à chacun de prendre ses responsabilités et au corps élec toral de juger en connaissance de cause la gestion municipale de ceux qui ont conduit leur belle cité au degré de décomposiiton matérielle et morale que tout le monde cons tate aujourd'hui. Naturellement le maire et ses fidèles n'ont rien voulu entendre de tel. Néanmoins la démission de deux des ad joints, socialistes bon teint, prouve que le bateau coule puisque les rats s'en échappent. Il y a un intérêt national, et non simple ment local, à ce qu'une ville comme Mar seille revienne à la raison. C'est pourquoi il faut insister. Ce ne sont pas seulement les pompiers qui ne sont ni outillés, ni recru tés, ni encadrés comme le bien du service l'exigerait. Dans toutes Jes administrations communales le favoritisme, la basse cuisine électorale, le souci de caser les camarades ont introduit un laisser-aller et un laisser faire dont la catastrophe de la Canebièrc est le résultat direct et inévitable. Le maire actuel plaide qu'il n'est là que depuis trois ans et qu'il n'a pas eu le temps de remettre les choses sur pied. A quoi on répond que depuis trois ans le budget de la ville a doublé ainsi que le nombre des employés titula risés. Sans doute les lois sociales votées à l'aveuglette, sans souci de leurs répercus sions, ont leur part dans cette situation, mais d'autres grandes villes ont fait effort pour atténuer le coup porté à leurs finances et y ont partiellement réussi. Rien de pareil à Marseille où les apaches sont chez eux et considérés comme un soutien dont on ne saurait payer trop cher, le tout-puissant concours. Le mal remonte loin, mais a été en s'ag gravant comme .toute maladie non soignée. Se, r'appelle-t-on le scandale des listes élec torales où figuraient des milliers de morts dont aucun ne manquait de prendre part à tous les scrutins ? Se rappelle-t-on les hom mes de confiance à qui étaient remises les cartes électorales des défunts ou absents et qui allaient dans des quartiers différents déposer les bulletins de vote ainsi collection nés ? Les bons cjtoyens qui ont lutté avec 'une abnégation nori encouragée contre ces répugnantes pratiques ont bien mérité de la patrie et de la République. Mais il faut un coup de balai tous les jours dans les quar tiers mal famés. La majorité révolutionnaire du Conseil municipal .n'ose en affronter au jourd'hui le risque à la lueur tragique des incendies d'hier. Ce n'est pas très bien, mais c'est très clair. A. ALBERT-PETIT....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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