Extrait du journal

La victoire de :l.a Marne la trouve aussi maîtresse d'elle-même.'« Merveilleuse in telligence d'un peuple toujours prompt à considérer eu un seul montent tous les aspects des choses! » .Cette victoire., fait l'orgueil de Paris; la joie de se.sentir dé livré n'est-elle pas de toutes les joies hu maines celle qui veut le plus violemment sortir de l'âme? Cependant l'aspect des faubourgs ne change pas; nulle clameur ne s'élève ;. aucun rassemblement ne se forme, personne ne songe k. illuminer. C'est que l'œuvre est loin d'être achevée ; ». Un immense respect pour, les braves qui le détendent tient Paris silencieux. » Dès lors commencent pour les pauvres gens les temps de la guerre longue. La patience est de toutes les vertus celle qu'on hésitait le plus à leur prêter. Elle se mon tre inépuisable. A la tin de 1914. l'arrêt des industries laissait sans travail 2.10,000 per sonnes auxquelles il fallait ajouter toutes les familles privées de ressources par le départ du chef, sans compter les clients ordinaires de l'Assistance publique. Au jourd'hui. malgré la reprise des affaires, la moitié de Paris subit encore la gène. Pas un murmure ne s'élève ; le corps des gar diens de la paix a vu son effectif diminué d'un quart; la tranquillité de la rue est plus frappante que jamais. Les denrées, renchérissent.: le charbon manque : l'éclairage est réduit; il n'est pas une maison où cette mesure nu cause, des embarras. Des milliers de réclamations arrivent à l'Hôtel de A ille, exposant de§ cas douloureux ; pas une ne contient un mot de colère, ni une parole injuste. Chacun y fait l'offre de sa bonne volonté et formule un acte de loi. Des corporations entières sont appelées à consentir de coûteux sacrifices; une pro fession est éprouvée entre toutes, la bou langerie. Paris est privé de ses plaisirs ; l'autorité restreint les menus de ses. res taurants, ferme ses théâtres, interdit de bonne heure l'entrée de ses magasins. Il se prête avec gentillesse k toutes ces con traintes; il renonce même à son esprit frondeur ». Rien n'est empreint, conclut M. Mi thouard, d'une plus juste beauté que ce grand silence de Paris devant l'ampleur d'un tel drame, et c'est son honneur, ayant le don de tout saisir avec cette sûreté lé gère, de garder dans la plus durable des épreuves ce serein équilibre où il entend aussi bien la nécessité de toutes ses souf frances. » Z....