Extrait du journal

Le Président de la République a fait en tendre à son habitude une sage parole : il a convié les Français à des sentiments d'apaisement et d'union, et il a dit, en termes discrets mais nets, que ce conseil était inspiré par la connaissance qu'il avait des choses. Nous- croyons volontiers que les événements réclament une tout autre politique que les perpétuelles querelles par où nous nous faisons remarquer et que, dans l'Europe présente, notre pays aurait un rôle à jouer dans son propre intérêt et dans l'intérêt général. Mais quand on lit tout-ce qui s'écrit et tout ce qui se dit, tout ce que l'Officiel nous apprend, on se persuade que'la divi sien est la règle constante des partis et que nous sommes bien éloignés de l'union souhaitée avec tant de raison par M. Dou mergue. Nous avons expliqué que toute Ijopposition dans la séance de vendredi avait manifesté son désir d'une politique révolutionnaire. Si le bolchevisme de M. Cachin est plus complet dans ce genre que le jacobinisme de M. Herriot, c'est cependant chez tous le même désir d'agi tation et de subversion. Quand il y a dans une Chambre deux cent cinquante députés qui, pour des raisons diverses, et avec des nuances sans doute, mais avec une commune passion, sont dressés contre toute politique nationale, on se demande quel est l'avenir de l'union....