Extrait du journal

L'exposition Chopin, à la Bibliothèque polonaise, si attachante dans sa pieuse intimité, s'est enrichie, hier, d'un lot de documents qui révèlent toute la délica tesse de Chopin : les lettres qu'il adressa à la fille de George Sand, Mme Clésinger, durant les deux dernières années de sa courte vie, de 1847 à 1849. On sait que cette année 1847 fut celle du mariage de Solange, et, du même coup de la séparation de George Sand et de Chopin. Ceci fut en grande partie cause de cela. La mère s'opposait au mariage. La fille faisait front. Chopin prit le parti de la fille, et tâcha —ingénument de combattre le « préjugé » défavorable de la mère contre son futur gendre. Ce der nier désaccord fut dirimant. 11 fallut se séparer. Et c'est justement le lendemain de cette séparation qui montra ce que le cœur de Chopin., recélait d'attentions tendres, .de généreuses tentatives. 11 voudrait féduire les hostilités, calmer la jeune femme irri tée. 11 conseille le calme, prêche l'espoir, favorise le rapprochement. Un premier en fant s'annonce. Ce sera sans doute le désarmement, grâce <>u « petit ange » qui sera ange de paix. Et l'aristocrate Chopin d'écrire, quand il est né : « L'avènement de votre fillette m'a causé plus de joie que celui de la République. » Cependant l'ange s'est envolé aussitôt qu'apparu. Chopin soutient, console, rap pelle ses vingt ans à la très jeune mère déçue, qui doit escompter l'avenir. Et, aussitôt, c'est une seconde fillette, celle-là forte, gaillarde: moins jolie, écrit au...