Extrait du journal

Il serait à souhaiter, sans doute, que les partis fussent mbins animés et moins déchaînés les uns contre les autres. Mais il faut prendre la situation telle qu'elle, est et voir les choses comme elles sont. Actuellement, non seule ment nous avons sous les yeux un parti dont Iles violences et ies fureurs n'ont point de bornes, mais c'est ce parti qui est au pouvoir, c'est lui qui gouverne ou qui l'ait agir ceux qui gouvernent. Pendant que le chef de l'Etat, avec l'autorité qui lui appartient, prononce ces belles et graves paroles et fait « appel à tous pour une œuvre de conciliation et d'apaisement et de féconde unité », on aperçoit à ses côtés des ministres qui sont à la fois les protecteurs et ies protégés d'un parti" qui' prêche sans reùûnhf .1? .lutte aies classes, la haine des citoyens les uns contre ies autres, la révolution sociale, la destruction de toutes choses. Tandis que le Président de la République exprime des idées si justes et si sages, toutes propres à rassurer les intérêts alarmés et les droits menacés, lorsqu'il parle de ce « dévelop pement ininterrompu des capitaux », de cette expansion de l'activité nationale, qui sont la condition nécessaire de la prospérité publique, les ministres socialistes sont à deux pas, et ce sont eux qui gouvernent. ' Voilà la réalité ; c'est-sur elle que nous de vons 'nous régler. Tout en admirant ce beau rêve de conciliation, d'apaisement et d'unité, souvenons-nous que l'ennemi est là, qu'il a même été introduit dans la place, et que, dans une telle conjoncture, nous avons autre chose à faire 'que de dormir et de rêver....