Extrait du journal

Non seulement\il n'y a jamais eu d'Eu rope, au sens pplitique, mais on peut dou ter que les circonstances soient favorables pour en faire naître line. Car la plupart des peuples, au lieu de se rapprocher, s'isolent et se hérissent, chacun semblant surtout, désireuy d'être hargneusement soi. L'humanité d'aujourd'hui, bien loin de s'unir, est en train de se cloisonner. SI cependant une politique européenne pou vait prendre forme, il y faudrait au moins des gouvernements assurés "d'une vie plus calme et plus longue,, assez éloignés des passions des peuples pour concevoir leurs intérêts les plus hauts. Le pis, sans doute, c'est une politique d'apparences et de faux-semblants, qui, sans changer le moins du monde la réalité, la cache aux yeux d'un peuple abusé. De là ces commissions internationales dont on nous annonce à grand bruit la naissance et dont on se garde bien, quelques mois après, de nous annoncer la fin. Est-ce à dire qu'il n'y ait rien à tenter pour fédérer les intérêts des divers Etats ? Tout au contraire. Mais ces tentatives ne pourraient être menées à bien que par des hommes d'esprit méthodique, profondément instruits de la politique e' de l'économie actuelle. Elles seront d'au tant plus sérieuses qu'elles commenceront plus modestement. 11 faut fonder avant dt bâtir. Il faut ouvrir le sol, au lieu d'agiter les nuées. Il faut être épris de réalité. Je viens de lire, dans le dernier numéro de l'Européen, un article de M. Jacques Bar doux, Diversité de l'Europe, qui dit tout cela, et bien autre chose, avec autant de force que de raison....