Extrait du journal

11 ne faudrait cependant pas qu'une confusion s'établît dans les esprits et qu'on s'imaginât que le rôle des puis sances alliées n'est plus désormais que d'assister inactives au développement des événements. La situation actuelle est la conséquence des lenteurs et des contra dictions de la Conférence. Celle-ci a tout fait pour que le nationalisme turc reprît toute sa vigueur et eût le temps et le moyen de s'organiser, de se renforcer et de s'-étendre. Ce n'est pas une raison pour qu'elle n'intervienne pas, même tardive ment, dans une affaire qui intéresse le monde entier, et la France particulière ment. Assurément, certaines solutions que l'on avait pu envisager au lendemain de l'armistice, lorsque les instruments militaires indispensables étaient encore à notre disposition, ne sont plus possibles. Il n'en est que plus nécessaire d'agir vite. Laissé à lui-même, le nationalisme turc ! ne peut que causer de nouveaux malheurs. ll.serait insensé de ne pas tirer la leçon des expériences passées et il est inadmis sible qu'on oublie le rôle joué avant et pen dant laguerre par certanspoliticiens turcs. On ne s'aurait plus laisser des populations chrétiennes/quelles qu'elles soient, sou mises sans garanties à un régime dont le personnel sera,àluiseul,incapablede faire respecter la vie, l'honneur et les biens des allogènes. A se placer au seul point de vue de l'intérêt turc lui-même, le plus mauvais service qu'on pût rendre à une Turquie reconstituée dans des frontières diminuées serait de l'abandonner à ses initiatives....