Extrait du journal

Les infortunes de 1' " Apocalypse " d'Angers Au printemps dernier, quand les tapis series de la cathédrale d'Angers ont été exposées au Pavillon de Marsan, elles ont suscité parmi les visiteurs autant d'admi ration que de curiosité. Leur histoire n'é tait alors connue que d'un petit nombre de spécialistes; elle vient d'être révélée au public par l'article que le chanoine Ur seau, conservateur du musée de l'évêché à Angers, a donné à la revue Beaux-Arts. Voici, d'après son récit, quelques-unes des vicissitudes que ces tentures fameuses eu rent à subir avant d'être l'objet des soins de leur conservateur et de l'admiration de tous. La plus célèbre de ces suites de pan neaux est celle de l'Apocalypse, œuvre de Nicolas Bataille, qui fut commencée en 1377 et appartint à la cathédrale depuis 1480, date de la mort du roi René. Au dix huitième siècle, elle était suspendue, com--: me les autres tapisseries de la cathédrale, au parapet de la galerie de la nef et dut transept, pour les fêtes de Noël, de Pâ ques, de la Pentecôte et de la SaintMaurille. Le reste du temps, les tentures étaient enfermées sous les cloîtres, dans un coffre garni de fer, qui s'appelait le ,« grand tapissier ». Or, en 1767, les chanoines, ayant re marqué que les tapisseries « causaient aux voix un très grand préjudice », décident de les laisser toute l'année dans l'armoire; mais, en 1782, ils se ravisent et les font vendre aux enchères. L'Apocalypse ne...