Extrait du journal

éclairée à l'envers, où la vie s'est réfugiée auv dernier étage des édifices : quelque Ninive d'une civilisation à venir, bâtie sur pilotis de ciment armé et toute tendue vers les astres. On rencontre cependant, sur le sol baigné de pénombre, une foule heu reuse qui se répand à travers ées jardins pleins de grâce, où la nature et l'art asso cient harmonieusement leurs ressources. D'énormes lucioles cubiques veillent dans, l'herbe, le long des canaux rectilignes où des vasques aux contours géométriques épanchent une onde silencieuse. Sur le fleuve en feu, reflétant mille lumières colo rées, l'arche allongée d'un pont étend d'une rive à l'autre une magique chevelure d'eau bruissante. Des palais baroques, jaillis du sol, présentent aux yeux, en une seule minute, les images les plus disparates et les plus imprévues. Le firmament lui-même se permet des fantaisies : là-bas, vers l'ouest, nous voyons flamboyer une cons tellation nouvelle, quelques étoiles, écla tantes entourées d'une poussière d'astres en perpétuel mouvement, dont les feux à éclipses forment parfois des lettres géantes inscrivant sur le ciel un nom étincelant....