Extrait du journal
PARIS , 5 JAXVIER. Les complimens que les grands corps de l'Etat, au renouvellement de chaque année , viennent de'poser au pied du trône, et les réponses qu'ils reçoivent en retour, ne sont guères d'habitude qu'une affaire d'étiquette cérémonieuse où la vérité entre pour ce qu'elle peut, c'est-à-dire pour une fort petite part. Ce n'est pas là , si l'on en ex cepte quelques rares et honorables exceptions, qu'il faut chercher les sentimens du pays et la pensée du prince Convenons même que ces jours de fête et de cérémonie ne sont pas, en général, destinés à faire entendre des vérités qui, parfois, pourraient être sévères. Main tenant qu'il y a en France une tribune libre , du haut de laquelle chacun peut dire ce qu'il veut aux ministres qui sont là pour tout entendre et répondre à tout, c'est par la tribune que s'établissent les communications politiques entre le pays et le prince. Dans son palais et sur son trône le Roi ne doit recevoir que des hommages. Cette année cependant, au milieu des circonstances si graves dont nous sortons à peine, il était impossible que tout le monde , prince et peuple, ne franchît pas les bornes étroites de l'étiquette , que de simples complimens ne prissent pas un caractère politique, qu'en un mot il ne se trouvât pas dans ces discours de cérémonie quelque chose de la pensée qui nous préoccupe tous, l'avenir de la France ! Aussi ces formules d'ordinaire si fastidieuses, qu'on imprime, par respect, dans les journaux, mais que personne ne lit parce qu'on sait d'avance ce qu'elles contiennent, ont-elles pris, cette année, un tout autre intérêt ! Ce n'est plus un simple langage de convention, c'est la vérité même , c'est le cri des consciences, c'est le même vœu sous des formes diverses, la paix, l'ordre, la liberté, la stabilité du gouver nement ! Voilà ce que M. Séguier , au nom de la magistrature, M. Ganneron , au nom du commerce , M. le préfet de la Seine , au nom de Paris, M. Pasquier et M. Casimir Péricr, au nom des deux Chambres , c'est-à-dire des représentais de toute la France , de mandent au gouvernement, né de notre glorieuse révolution. C'est là en effet le vœu général ; c'est ce que tout le monde répé tait en sabordant, au commencement de cette année : espérons que cette année sera une année d'ordre, de repos, de prospérité, comme l'année dernière a été une année d'inquiétude et de gloire , que nous jdlons enfin jouir en paix des fruits de notre révolution , et yoir le...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - ferdinand ii
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