Extrait du journal

La direction des cultes vient de prendre une décision qui ne vise qu'un point de détail, mais qui touche un peu maladroitement à des intérêts recommandables. Elle a décidé que, désormais, l'indemnité de logement accordée aux pasteurs protestants ne serait plus payée qu'à la fin de l'exercice. Il est d'usage dans les villes de payer son loyer non pas en une fois à la fin de l'année, mais par fractions échelonnées en quatre termes. Or il est bien difficile aux pasteurs qui reçoivent un traite ment de 2,200 fr. en province et de 3,000 à Paris, de prélever sur des ressources aussi modestes l'argent du terme, d'autant plus que l'indemnité de logement ne couvre pas, en gé néral , le prix du loyer. Encore aurait-il convenu de prévenir les intéressés de manière qu'ils ne soient pas pris au dépourvu. Au lieu d'avoir cette attention élémentaire, l'ad ministration n'a envoyé aucune notification aux pasteurs : ils n'ont eu connaissance de la décision nouvelle qu'accidentellement, à pro pos d'une réclamation adressée par l'un d'eux à un préfet du Midi. En somme, on ne voit pas bien les avantages financiers que retirera le Trésor de cette nouvelle mesure, mais sûre ment elle gênera beaucoup les intéressés. Dans ces conditions, ne serait-il pas plus sage de revenir à l'ancienne manière de procé der ?...