Extrait du journal

Si l'opération a lieu pendant la nuit et a proximité des lignes, l'aviateur revient vo lontiers le lendemain sur le théâtre, de ses exploits. Ce fut ce qui arriva pour l'hôpital d'évacuation n° 6 de la région de Verdun; maïs nos escadrilles faisaient bonne garde et le vautour allemand fut abattu. Par une vengeance du sort dont il ne comprendra sans doute pas 1 ironie et la grandeur tragiques, l'aviateur blessé fut transporté dans un des pavillons, épargnés par hasard, de cet hôpital qu'il a- ait dé truit et, au milieu des ruine encore fu mantes, il fut soigné par ces infirmières de la Croix-Rouge dont une avait été tuée par lui. Comme on lui demandait pourquoi, au mépris de toutes les conventions interna tionales et des lois élémentaires de l'hu manité, il . avait jeté deç bombes sur un -hôpital, sans chercher a plaider l'erreur ou la maladresse, sans songer a exprimer le moindre regret, il répondit que « les Allemands n'avaient pas à s'occuper de ces contingences ; que c'était la nuit, qu'ils avaient vu. de la lumière ; que là où il y a de la lumière il y a de la vie et que là où il y a d'e la vie, en pays ennemi on bombarde J>. Ce mot est plus qu'un aveu : c'est une doctrine et un programme. Il expliquât il éclaire tout : k bombardement des villes...