Extrait du journal

M. Gragnon, préfet de police, a reçu hier le président du tribunal de commerce et les membres de ce tribunal, le colonel et les offi ciers de la gendarmerie de la Seine, de la garde républicaine et du corps des sapeurs pompiers, qu'il a complimentés du zèle avec lequel les troupes placées sous leurs ordres et eux-mêmes remplissent leur office. Recevant le chef de la police municipale, qui lui présentait les divers chefs de service, Ai. le préfet de police s'est exprimé en ces termes : Je vous remercie du concours que vous m'avez prêté dans toutes les circonstances où l'on a dû y faire appel et je vous félicite de l'application que vous montrez. Il est à remarquer que l'année qui vient de s'écouler a été exemple de ces agitations qui ont regret tablement marqué certains jours dos années antécédentes. Il importe de signaler cette particularité, et il y a lieu de s'en réjouir, car elle constitue un symptôme très remar quable d'apaisement. Il n'est pas douteux, en effet, Messieurs, que nous sommes entrés dans une ère de tranquillité définitive. Du reste, un peuple qui peut se servir do l'arme légale du suffrage universel a-t-il besoin de recourir, pour faire prévaloir sa volonté, aux troubles de la rue? La ville, de Paris, qui se distingue par son amour ardent de toutes les libertés, et qui, dans tous les temps, a combattu pour elles, condamne au surplus, comme le gouverne ment de la république, les appels à la vio lence que vous avez le devoir de réprimer ; elle estime que la concorde et la paix sont des biens précieux et que ce qu'il faut surtout assurer, sous un régime démocratique comme le nôtre, c'est l'ordre dans la liberté....