Extrait du journal

L'Académie Française s'estréunie aujourd'hui, à une heure,' en séance extraordinaire, pour continuer la délibération commencée la veille. On sait qu'il s'agissait d'entendre une seconde lecture du discours que M, Emile Ollfvier avait lu une première fois, le 26 février, devant une commission désignée par le sort, n . , M. Ollivier s'est refusé à cette lecture. Il n'a pas paru à la séance de l'Académie. En consé quence, et après une courte délibération, l'A cadémie a décidé, à la majorité de 16 voix con tre 6, que la réception publique qui devait avoir lieu demain jeudi serait ajournée. Le public se demandera sans doute quels sont les motifs de cette décision de l'illustre compagnie. Ils sont très simples. De vives objections avaient été faites, dans la commission, à propos de certains passages du discours de M. Ollivier, par un membre dont l'autorité égale l'illustration. Quelques jours plus tard, une certaine rumeur s'était produite, soit au sein de l'Académie, sûit au dehors, sur le caractère et l'importance de ces objections,; et il parut bientôt impossible que l'Académie n'en tînt pas un sérieux compte. Son devoir était de les exa miner et de les apprécier. Sur ce point, son droit, comme juge en dernier ressort, n'était pas contestable, et c'est en cette qualité qu'elle a voulu procéder, cherchant la lumière, appelant la conciliation, employant toutes les formes de la courtoisie la plus respectueuse pour l'indépendance de ses membres, mais voulant connaître. L'Académie n'avait pas d'autre prétention,...