Extrait du journal

des distances, une justesse supérieure et un accroissement dé la zone dangereuse. Â partir de 6,000 mètres, le 340 offre surie 305 un avan tage balistique marqué. Dès lors, on a ctu de voir mettre sur la Lorraine dix 340 au lieu des douze 305 dit Jean-Bart. Ces dix pièces seront disposées en cinq tourelles doubles dans l'axe du bateau. Et déjà nous devons nous occuper de l'artil lerie que porteront les deux cuirassés à mettre en chantier l'an prochain. Ceux-ci doivent dé placer 25,000 tonnes. Le Conseil supérieur de la marine vient de se réunir pour examiner deux avant-projets. L'un comporte seize 305, l'autre douze 340. La môme question de principe se pose donc une seconde fois. Bien qu'aucune décision n'ait été prise encore, ou ne doive pas être divulguée, il semble qu'on ne puisse guère manquer de suivre la même idée que l'an der nier. On ne fait pas un changement de calibre pour trois bateaux seulement. 11 aurait pu sembler plus «logique; dans le doute qui plane (encore sur ce principe, de Commencer par re produire le Jean-Bart à un pins grand nombre d'exemplaires, de façon à constituer une es cadre entièrement homogène. Aujourd'hui que le pas est franchi, nous pouvons difficilement revenir en arrière. L'avant-projet reposant sur le 340 fait état d'une innovation hardie, par laquelle nos archi tectes navals prendraient la. tète du progrès technique. Il prévoit des tourelles quadruples. On n'a construit jusqu'ici que des tourelles doubles. NoSs avons signalé l'intérêt des études j faites, en Allemagne surtout, sur la tourelle triple, qui va recevoir une application dans la flotte allemande. Personne n'avait osé proposer la tourelle quadruple. Elle nécessitait d'énor mes déplacements, car elle concentre le poids sur un espace limité. Mais elle achève aussi la concentration des forces battantes, qui parait devoir être l'idéal de l'ingénieur. On entrevoit, dans l'avenir peutrêtre assez prochain où les moteurs à explosionpermettront la suppression des cheminées* le cuirassé constitué par une seule et formidable tour balayanttout l'horizon. En attendant que la science navale se soit pro noncée sur ce rê.ve; le projet de notre section technique peut résoudre d'une façon fort heu reuse le problème posé par les marins. Une fois de plus l'industrie française ouvrirait les voies où elle a été si souvent l'initiatrice du pro grès naval. : ' •*• G. BLANCIION....