Extrait du journal
Aujourd'hui a été inauguré, à Verdun, le monu ment commémoratif du siège héroïque subi par cette ville, en 1870. L'œuvre est d'un sculpteur parisien, M. Eugène Boverie, à qui l'on doit déjà la statue de Camille Desmoulins, érigée au Palais-Royal, et la statue de Baudin, qui se dresse au faubourg Saint-Antoine. Le monument de Verdun est fort remarquable. M. Eugène Boverie y a représenté un soldat et un ouvrier faisant un suprême effort pour ..hisser une pièce de canon sur le talus des . fortifications, au mo ment où la place fut mise en état de siège. On a voulu ainsi rappeler le courage de la population civile, qui se fit la collaboratrice zélée de la garnison. Le groupe, en bronze, est d'un très bel ensemble. Il a déjà figuré au Salon des Artistes français, en 1908. Les fêtes dureront trois jours. Le général Brun, ministre de la guerre, est arrivé ce matin, à huit heures. Il a inauguré un pont stra tégique; ensuite, il a visité l'hôpital militaire. Après avoir passé la revue des troupes, il a présidé un grand banquet officiel de neuf cents couverts. Voici le discours que, devant le monument de la Défense de Verdun, a prononcé le ministre de la guerre : DISCOURS DE M. LE MINISTRE DE LA GUERRE Mesdames, Messieurs, En élevant un monument a vos morts de. 1870, vous avez voulu commémorer une page glorieuse de l'histoire de Verdun et perpétuer le souvenir de ceux qui sont tombés en défendant la patrie. Je suis heureux de représenter aujourd'hui parmi yous le gouvernement de la République et d'apporter ma propre contribution d'éloges aux vaillants défenseurs de votre fiêre cité. Toute l'histoire de Verdun fait ressortir le patriotisme de ses habitants et leur amour, je pourrais dire leur passion, pour leur indépendance. De tout temps, la commune a su affirmer ses droits, les défendre au besoin les armes h la mainet finalement assurer leur triomphe. : Ces traditions se sont maintenues à travers les figes et c'est certainement en souvenir de ces responsabilités toujours acceptées, de ces droits toujours défendus, que votre vaillante population a si héroïquement rempli son devoir, tout son devoir, aux heures critiques de notre histoire. Mais, avant de saluer les bons Français dont ce monu ment doit rappeler aux générations futures le dévoue ment h la patrib, il me paraît nécessaire d'évoquer la mémoire, de leur grand ancêtre auquel Verdun s'enor gueillit ajuste titre d'avoia donné le jour et dont la statue s'éiëve depuis un demi-sîêcle dans vos murs : j'ai nommé le brave Chévert. Héroïque soldat autant que grand capitaine, il eut toujours le don d'inspirer h ses hommes une confiance inébranlable et un dévouement h toute épreuve. L'histoire a popularisé son dialogue avec un sergent de grenadiers au moment de donner l'assaut aux mursde Prague : « Camarade, monte le premier. Oui, mon colonel. » » Quand tu seras sur le mur, la sentinelle te criera : « Halte! » tu ne répondras pas. Oui, mon colonel. » Elle tirera et te manquera. Oui, mon colonel. » Tu la tueras. Oui, mon colonel. Et la citadelle est enlevée, cette citadelle que, quel ques mois aprôs, Chevcrt devait défendre contre une armée dix fois supérieure en nombre avec une énergie que l'Histoire a enregistrée. Cinquante ans plus tard, la Franco républicaine est envahie par les aimées des monarchies coalisées. Maîtresse de Longwy le 23 août 1792, l'armée prus sienne se porte sur Verdun. La place manque d'armes, son artillerie est insuffisante, ses fortifications incom-' plûtes. La garnison ne comprend que des troupes peu exercées ou démoralisées. Le 31 août, Brunswick somme la place de se rendre. Le lieutenant-colonel Beaurepaire (lu ler bataillon des volontaires de Mayenne et Loire qui commande la place lui fait la fiôre réponse suivante : « Si vous avez la force pour vous, nous savons, nous, où sont les magasins h poudre et nous oserons ouvrir" l'es tombeaux des vainqueurs dans les champs mêmes de la victoire.» ■ ' V"'. ->■!■■■;•■ - Mais, quelques jours après, sentant autour de lui des défaillances qui rendent la chute de Verdun certaine et...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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