Extrait du journal

tion a été posée entre la monarchie et la république. » Cela n'est pas tout à fait exact. Dans le Yar comme dans beaucoup de départemens et à Paris même, « la ques tion a été posée » entre les républicains modérés et les républicains radicaux, et il ne nous a pas semblé loyal que les jour naux qui soutenaient là candidature de ces derniers rejetassent les premiers dans le camp des monarchistes. C'était surprendre la bonne foi des électeurs, et suivre les erremens d'une politique qu'on avait' très sévèrement et très justement condamnés. Mais le Progrès du Var ne trouve pas « nos argumens sérieux » quand nous éta blissons un parallèle entre les républicains modérés et ceux de la vieille école jacobine ou de la jeune école socialiste et commu nale. « Franchement, ajoute-t-il, aucun homme de bonne foi ne peut admettre qu'il soit permis de considérer comme républicains des citoyens aussi peu pénétrés de l'efficacité des doctrines républicaines que ceux dont le Journal des Débats nous trace l'image. S'ils doutent de la républi que, c'est qu'ils ont probablement plus de confiance dans la monarchie, et dès lors nous ne pouvons les considérer comme des "auxiliaires de la cause que nous soutenons. » Entendons-nous bien : nous avons dit qu'un certain nombre de citoyens étaient, il est vrai, nouveaux convertis à l'idée républicaine et très décidés à sou tenir cette forme de gouvernement, pourvu qu'on leur fît une bonne république. S'ils i doutent », ce n'est pas parce qu'ils ont plus de confiance dans la monarchie, mais c'est qu'ils craignent le retour de certains répu blicains qui à trois époques déjà nous ont amené le despotisme et la dictature. Le Progrès du Var ne doute de rien, lui, cela est vrai, et sa confiance est grande quand il affirme 'que le « socialisme, dont nous parlons si superficiellement, n'a ja mais existé que dans notre imagination... » Pendant le règne de la Commune, nous avons parcouru plusieurs fois cette belle route qui mène de Toulon à Nice ; les cam pagnes étaient brillantes de fleurs, et les fruits du printemps mûrissaient sous un doux soleil. Les paysans taillaient les oli viers, sarclaient la vigne et ouvraient la terre dans les sillons qui leur avaient déjà donné une récolte. Nulle part, sur le par cours de cette plaine fertile qui s'appuie aux montagnes et va mourir à la mer, dans les villes, dans les villages et les fermes, on ne paraissait se douter que la guerre ci vile ravageât Paris et menaçât d'envahir, sous, les yeux des Prussiens, toutes nos grandes villes ; on dansait et 011 banquetait dans les guinguettes des environs d'Hyères et de Toulon, absolument comme au bon temps où Joseph Vernet peignait ses Vues des ports de France... .Nous ne sommes donc pas surpris si les rédacteurs du Pro grès du Var, qui ont sans doute pris part...