Extrait du journal
Depuis le décès de M. Adolphe Max, il ne s'est rien passé en Belgique qui pût suggérer des reflextions bien graves. Ou plutôt c'est du dehors qu'à un certain moment nous est venu l'écho déjà, affaibli, plutôt que l'affirmation nette, d'un danger extérieur, dont la presse a peut-être exagéré l'imminence. Ce serait toutefois une erreur profonde que de croire que la succession du grand bourg mestre, que nous avons perdu, n'a pas agité le monde politique, et le choix que le gouverne ment vient de faire, en la personne de M. van de Meulebroeck, n'a pas eu le caractère facile et normal auquel on pouvait s'attendre. Tou jours ces désignations, dans les grandes villes belges, ont soulevé des polémiques, en raison de l'importance de la fonction que j'ai signalée ici. Ajoutez que cette fois on se,trouvait en pré sence d'un cbnseil municipal où plusieurs partis sont représentés, chacun d'eux pouvant ambi tionner cette charge pour un de ses délégués. Pourtant ce n'est pas de ce côté-là qu'a surgi, aussitôt après le décès de M. Max, le principal obstacle. Lés trois partis qui forment la très grande majorité du conseil ont été facilement d'accord pour l'attribution de cette haute ma gistrature à un des échcvins libéraux (il en est de catholiques) de la ville. Mais ils avaient compté,,"et l'opinion publique avec eux, sans l'opposition d'abord souterraine, puis ouverte, d'un certain, nombre de Flamands, pour qui la conquête de. Bruxelles prendrait les proportions d'une victoire éclatante et, disons-le, inespérée. Ces trouble-fête, soutenus par plusieurs feuilles flamandes, dont une au moins est l'organe d'un de nos ministres, en ont été pour leurs frais; mais on' assure que l'alerte a été chaude dans certains milieux. Au surplus, .cette campagne de presse, tout à fait inopportune dans le moment .que nous traversons;"avait beaucoup moins un caractère personnel qu'elle ne servait des intérêts de parti, M. van de Meulebroeck a beau porter (avec beaucoup de dignité) un nom aux sonorités néerlandaises, il est avant tout Bruxellois, c'est à-dire que le français est la langue administra tive dont il use le plus fréquememnt et que, comme il; l'a déclaré dans une interview de notre plus grand journal. Le Soir, il ne per mettra jamais qu'on touche au régime scolaire, dont une loi garantit le respect, non seulement à Bruxelles; même, mais dans un certain nom bre de communes de l'agglomération. Car nous avons, en Belgique, une division tripartite, sinon des méthodes d'enseignement primaire, du moins de la langue principale, dans iaquelle cet enseignement doit être donné. La primauté que conserve ici le français est, du reste,' logique, les statistiques ayant, une fois pour toutes, confirmé la volonté des parents d'assurer à'leurs enfants une connaissance plus développée de notre langue, qui est celle des' classes supérieures du haut commercé, de l'industrie, 'enfin des sphères intellectuelles en général. M. WILMOTTE....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - hitler
- etranger
- wilmotte
- henry
- chamberlain
- sandler
- allemagne
- finlande
- bruxelles
- genève
- belgique
- europe
- pologne
- reich
- russie
- norvège
- l'assemblée
- union nationale
- havas