Extrait du journal

Ce qui est arrivé hier dans la commis sion des Trente ne saurait nous surprendre. Avec la tournure d'esprit familière à notre nation, il nous est beaucoup plus facile de faire une Constitution géniale qu'une loi particulière; et quand nous ne pouvons pas nous tirer d'un règlement, nous faisons un Code. La commission avait échoué et devait échouer dans la tâche de régle menter systématiquement les rapports en tre le pouvoir exécutif et l'Assemblée. Des deux côtés on restait chacun dans son en ceinte sans faire de sortie, et on en était réduit à se regarder, qu'on nous permette ce mot très usité, comme des chiens de faïence. On aurait pu rester indéfiniment dans cette attitude réciproque, si le gou vernement n'avait eu l'idée heureuse d'ap porter à la commission tout un projet de Constitution et de lui proposer de le tenir sur les fonts. C'est la commission qui doitj être bien étonnée en voyant quel œuf elle avait couvé sans s'en doute!' ! Elle voulait enrayer l'établissement de la république, et la voici chargée de la constituer ! Elle voulait empêcher M. Thiers de prendre part à la discussion des lois, et M. Thiers lui met sur les bras tout un fardeau de lois organiques en lui offrant de les faire elle-même! Que peut-elle demander de plus? Et maintenant, que va-t-elle faire? Al lons-nous la voir détourner d'elle cette la borieuse besogne , et rentrer tristement dans l'enceinte de la Chambre comme après un faux passage de la Marne en disant que...