Extrait du journal

de taxe sur les étrangers sous forme de permis de séjour. Nous n'avons rien à dire sur ce nouvel impôt s'il est juste et praticable. Nous souhai terions cependant que l'on se tint en garda contre une disposition qui semble se manifes ter depuis quelque temps dans une partie du public et de la Chambre. Nous voulons par ler d'une tendance à écarter les étrangers du sol français. Si c'est pour montrer notre colère ou notre désir de revanche, ls moyen n'est guère digne de la France et de ses mal heurs ; si c'est dans un but fiscal, l'idée n'est pas juste, car nous appauvririons le pays en en chassant le transit et le commerce étrangers ; si c'est par mesure de sécurité, le système proposé est insuffisant, car les espions sont toujours les premiers à avoir des passeports en règle et de l'argent pour payer les taxes de séjour. Ce n'est point par de petiies me sures que la France doit songer à se re lever de ses désastres ; mettons l'ordre dans la rue et dans nos finances, réformons nos lois civiles et militaires, répandons les idées justes et saines dans nos populations, surtout des grandes villes démoralisées par les fermens de la démagogie, profitons de nos épreuves ; c'est de cette manière que nous re deviendrons forts à l'égard de l'étranger, et non. pas en établissant des passeports et des impôts de séjour. ~ » M. Jules Favre, ministre des affaires étran gères, a demandé le rejet de la proposition en insistant moins sur les considérations précé dentes que sur les inconvéniens et même sur les dangers que pourrait offrir en ce moment tout ce qui ressemblerait à une persécution contre les étrangers. Ce sujet délicat a singu lièrement secoué les nerfs d'un grand nombre de députés, et c'est après un bruit et une ex citation inexprimables , suivis d'excellentes observations de M. Mettetal, que la proposition a été retirée par sou auteur. »...