Extrait du journal

PARIS, 6 mars. Qu'un énergumène ose publier unè brochure avec ce titre : De la nécessité d'une Convention nationale, il sera arrêté, tra duit devant les tribunaux , et livré à toute la rigueur des lois! Certes, il n'en faut pas tant pour éveiller la vigilance du ministère public. Une expression équivoque , une vivacité de langage, un emportement de logique donnent lieu aux plus sévères poursuites. La France, depuis six mois, retentit des procès qu'on fait à la presse constitutionnelle. Rh bien! voici qu'une brochure vient de paraître 3 elle est inti tulée : De la nécessité dé une Dictature. Là , point de réticences , point de précautions oratoires. On supplie le Roi de s'investir de la dictature , de modifier la Charte , et de recourir , s'il le faut, à la force des armes ~ aux fusils et aux canons. Et qui l'a publiée celte brochure ? Un magistrat, un homme qui demain pourrait -être appelé à juger et à condamner un malheureux écrivain pour quelques phrases imprudentes, M. Cottu! A Dieu ne plaise que nous rentrions en lice avec M. Cottu. Son système est connu et jugé. C'est toujours là même manière de pro céder. Qu'il répète donc , tant qu'il lui plaira , que nous courons à la que le droit de propriété même, cette base de toute société , est menacé ; que le sol de la France tremble sous nos pas3 qu'il accumule les mots d'abîmes, de révolution, d'anar chie pour faire peur aux enfansj qu'il prête ses propres visions aux meilleurs citoyens, aux hommes que la France honore et respecte le plus , peu nous importe ! Ce sont là desimpies déclamations, dénuées de toute preuve , et qui ne servent qu'à mieux faire voir le ridicule du système. Que M. Cottu, partant de cette belle supposition, arrive tout droit à ses électeurs héréditaires, qu'il polisse avec un soin tout paternel le magnifique projet d'ordonnance électorale, sorti un beau matin de son cerveau} qu'il fasse des grands collèges d'élec teurs héréditaires, des petits collèges d'électeurs héréditaires, pui3 des collèges d'électeurs mobiles, puis des collèges d'électeurs pour le commerce, l'Université et la magistrature} qu'il règle, comme aurait pu le faire le Roi législateur, leurs droits et leurs privilèges, sans oublier les titres honorifiques, le pavillon et les t peu nous importe encore. Seulement M. Cottu nous parait...