Extrait du journal

La fixation d'un prix minimum pour le blé fie cesse de rencontrer dans son application les aventures les plus nombreuses.; Notre confrère le Matin signale aujourd'hui un fait bien curieux qui s'est passé à Reims : Un meunier avait emprunté sur des quin taux de blé qui furent entreposés. Ce meu nier a fait faillite et le syndic fit procéder à la vente du blé par un courtier assermenté. Aux ternies de la loi, le cours du blé devait être de 128 fr. 50 le quintal. C'est à ce prix que le blé fut mis en vente. Mais comme le public était indifférent, quelqu'un demanda si l'on pouvait baisser. Et l'on baissa ! A une autre question : « Est-ce une vente au rabais ou une vente aux enchères? C'est une mise à prix », dit le courtier, et il poursui vit : «Y a-t-il preneur à 100 francs ? Non? A 95 francs? Non? A 90 francs? » « Je suis preneur», cria le créancier du meunier vendu. Le vice-président du Comité interprofes sionnel de la Marne pour la défense du blé représenta que le courtier devait refuser une enchère qui fausserait le marché et pourrait être contestée. Le premier lot fut cependant adjugé, et le second aussi, dans les mêmes conditions. Cette malheureuse réglementation du blé connaîtra toutes les incohérences et toutes les ahsurdités; et c'est en effet ce qu'elle doit connaître, car elle n'est pas dépourvue elle même de ces deux-défauts. " • -...