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Journal des débats politiques et littéraires, 7 novembre 1876

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Journal des débats politiques et littéraires
7 novembre 1876


Extrait du journal

On nous écrit de Versailles (Chambre des Députés) : « Pour une discussion générale de l'un de nos grands budgets, il faut avouer que celle dont nous sortons n'a rien eu que de bien ordinaire. Ce n'eût pas été une grande perte si elle.n'avait pas eu lieu, et c'eût même été du temps gagné pour tout le monde, car, en vérité, qu'a-t-elle pu apprendre à personne? » Il n'y a pas du reste, dans cet examen du budget de la marine, de difficultés semblables à celles qui nous attendaient lors de la dis cussion du budget do la guerre. La marine a une espèce de modestie à elle propre qui fait que les Chambres l'ont toujours traitée avec douceur, même en lui refusant des cré dits. A plus forte raison n'a-t-elle rien à redouter de leurs dispositions lorsqu'il est avéré que le moment est venu ou va venir de lui tenir compte des sacrifices qu'elle a con sentis depuis cinq ans pour ne pas mettre les finances publiques dans l'embarras, et de lui donner les moyens de ne pas laisser dé périr le capital de puissance dont elle est dépositaire. Nos régimens n'iront pas de longtemps sans doute guerroyer par le monde, mais nos flottes peuvent avoir à se montrer plus tôt sur de lointains rivages, même dans l'intérêt de la paix. On ne veut donc pas leur marchander le nécessaire, et la marine aura certainement sa part de nos premiers crédits disponibles. » Le ministre de la marine a aussi moins de peine à se donner pour plaire à la Cham bre des Députés que n'en devait prendre M. de Cissey, et, dans l'affaire des tarifs de soldes, on lui a su un gré particulier de n'a voir pas appliqué le décret d'augmentation avant d'être régulièrement nanti des crédits de dépense. » Cependant, la commission du budget n'a pas homologué purement et simplement le projet qui lui était soumis. Sur les 186 mil lions de 1876,. portés à 188 millions 1/2 par des rectifications déposées ces jours-ci, elle a rayé, pour 1877, près de 8 millions de crédits proposés. La plus grosse somme, 6 millions, est prise sur les approvision nemens généraux de la flotte, expression qui désigne les constructions navales, l'artil lerie et les poudres, les salaires de la main d'œuvre mis à part. Et encore, pour se couvrir, le département devra-t-il faire emploi direc tement, sans passer par les ventes et les en caissemens ' des Domaines, du produit de 6 millions de vieilles matières. S'il faut don ner plus, le ministre n'a qu'à le prouver; mais c'est déjà beaucoup d'avoir mis au bud get régulier ce qui n'était jusqu'ici accordé qu'à l'extraordinaire. » Un peu plus de 2 millions ont été retran chés au service colonial sur les dépenses du personnel civil et militaire. La commission trouve, comme les précédentes commissions de l'Assemblée Nationale, que les colonies reçoivent beaucoup trop de subventions de la métropole, et que, désirant régler elles mêmes leurs affaires, elles devraient se char ger déjà d'une partie de leurs frais, d'autant plus qu'elles sont mieux placées que per sonne pour contrôler l'utilité réelle et le bon usage des crédits. » Le reste n'est presque rien, 400 ou 200,000 fr. refusés aux états-majors navi guant ; mais ce presque rien, c'est pour beaucoup de gens l'essentiel. En effet, le gros de ce retranchement touche encore une fois MM. les aumôniers, déjà atteints par les ré ductions du budget de la guerre. » On ne les supprime pas, mais on fait le détail de ce qu'ils coûtent en allocations de toute nature : traitement de table, rations, ameublement, domestiques, pensions, etc., et l'on trouve que 374,000 fr. c'est beaucoup trop, lorsque l'aumônerie réorganisée en 1852 se contentait de 56,000 fr., et en 1820, sous la Restauration, de 18,800. Il y a 50 aumôniers prévus au budget de 1877. La commission n'en juge nécessaire que 24, et elle leur alloue 130,580 fr., soit 112,670 fr. de moins que le projet. Ce n'est ni M. Langlois ni M. Cornil qui sont chargés de plaider pour cette recti fication, c'est un membre de la droite, M. Raoul-Duval. Il est plus difficile de jeter les hauts cris en face d'un tel rapporteur. On l'a vu aujourd'hui même. » Je ne puis rien vous dire du long discours...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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