Extrait du journal

pans effort. Il y en a ! Mais vous ai-je de mandé une trahison ? Souvenez-vous de ce que je vous ai dit. Une bonne destinéea mis dans mes mains l’instrument de la liberté dans le bonheur; nous pourrions partir ensemble. Partout où vous serez à mes côtés, vous ne serez ni moins riche ni moins honorée que dans votre maison.... Oh ! j e sais bien ce que vous m’avez répondu dans pn premier moment de colère sans réflexion : Ce serait pis qu’une folie, çê serait une chose indigne abominable 1.... — Ne me rappelez pas ce que j’ai ré pondu, interrompit-elle. Ma colère était bien inutile. Si je consentais à oublier, pour vous rendre heureux, des choses que je n’oublierai jamais, la fuite ne serait plus même nécessaire. — Que voulez-vous dire? s’écria-t-il. Et il la regardait, surpris de cet air d’i ronie et comme d’égarement qu’il ne lui avait jamais vu... — Quittez-moi, reprit-elle. J’y ai pensé pourtant ; il faut vraiment que j’aie avec Vous une conversation sérieuse..., s’il y a rien de sérieux dans ce monde et dans ma vie ! :—Vous viendrez dans l’allée du bois où vous êtes venue hier ? — J’irai pour la deuxième ët pour la dernière fois. Oh ! ne disputez pas... C’est poi qui vous obéis à présent.. Le bois, au loin, s’emplissait de déto nations. M“?de Fontaine-Bréhan prétendit iqu’elle reconnaissait le coup de fusil de M. de Boisléac. On savait bien qu’il n’aimait pas beaucoup à chasser, et pourtant, il avait abandonné la société des femmes, y compris la sienne, pour suivre les chas seurs. Ce n’était pas un homme à lâcher la proie pour l’ombre, on le reverrait donc chargé pour le moins d’un lapin. Quant à Christian Dérivas, la comtesse prédit qu’il ne ferait lever que ses rêves et qu’il reviendrait bredouille. Ces plaisanteries qui n’étaient pas du gpût le plus pur, visaient sûrement Mm« de Boisléac pendant le déjeuner où...