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Journal des débats politiques et littéraires, 7 octobre 1845

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Journal des débats politiques et littéraires
7 octobre 1845


Extrait du journal

—Seigneur comte, reprit Patronio, trois imposteurs se présentèrent à un roi comme d'habiles fabricans d'étoffes ; ils lui confièrent qu'ils savaient faire un tissu d'espèce merveilleuse qui était visible à tout homme de naissance légitime et invisible à tout autre. Le roi fut enchanté de cela ; il pensa qu'au moyen de cette étoffe il pourrait grossir considérablement son trésor, car chez les Maures on n'hérite du bien de son père qu'autant qu'on en est véritablement le fils. Il or donna donc qu'un palais fût mis à la disposition des trois maîtres tisserands pour qu'ils pussent travailler à leur guise. Avant d'y entrer, ceux-ci lui dirent qu'ils désiraient être enfermés jusqu'à ce que leur ouvrage fût terminé, afin de le convaincre qu'il n'y avait au cune supercherie dans leur fait. Cette proposition fut acceptée et ne laissa aucun doute au roi. Les trois étrangers, amplement munis d'or, d'argent, de soie et de toutes les matières précieuses qu'ils avaient deman dées pour leur travail, se rendirent au palais et s'y mirent sous clef; là ils dressèrent leur métier et donnèrent à entendre que du matin au soir ils jouaient de la navette. Au bout de quelques jours, un d'eux alla dire au roi que le tissu commençait à couvrir la trame, et que c'était la plus belle chose du monde; il indique les figures et les sujets déjà ébau chés; puis il ajoute que s'il lui plaisait d'y jeter un coup d'oeil, il pouvait venir, mais à la condition de n'ê tre accompagné de personne. Qu'on juge de la joie du roi! Voulant néanmoins faire l'épreuve sans risque, il envoya un de ses courtisans qui devait lui rapporter ce qu'il avait vu, et lui faire connaître si on la trompait ou non. Dès que ce courtisan eut entendu lo dis cours des trois maîtres tisserands et l'explication qu'ils donnaient de chaque dessin, il n'eut garde d'avouer qu'il ne voyait rien ; au contraire, i s'empresse de retourner vers le roi, et de lui dire qu'il avait vu l'étoffe. Un autre courtisan fut rx i pédié ,et fit le même rapport, et il en fut ainsi d» [ tous ceux qui suivirent ; pas un n'osa déclarer...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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Données de classification
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