Extrait du journal
A l'heure où les vacances finissent, où le travail reprend, où l'on s'enferme dans les classes et dans les bureaux, le ciel s'est tendu d'azur, le soleil, après une in vraisemblable éclipse, s'est remis à briller. L'odorant bouquet qu'un printemps triste et mouillé, nous refusa, l'automne nous l'apporte. Saisissons-le, respirons-le. Cer tes, la coloration de ses fleurs n'est pas la même. On n'y retrouve plus ces trans parences. nacrées, ces tons éclatants que la nature prodigue à l'instant de son re nouveau ; il n'y circule plus cette irré sistible sève qui semble prête à ouvrir comme des ailes les pétales frémissants et à leur donner la volée. Les teintes sont atténuées, usées déjà par le temps ; la rouille les envahit, mais, avant de les détruire, leur prête une splendeur nou velle. La vie, à l'instant de s'éteindre, jette une dernière flamme, la plus belle peut-être, en tout cas la plus émouvante. Les valeurs roses et blanches ne do minent plus comme dans ces vergers printaniers dont les virginales parures évoquent l'autel des églises au mois de Marie, mais la pourpre des vignes se mêle aux fauves harmonies des feuillages en richis de toutes les nuances du bronze et de l'or. Les lignes de l'horizon, les pentes des collines baignent dans une brume elle-même rougeâtre ou safranée ; le pay sage a cette grâce alanguie des choses qui vont finir ; l'Angélus, trait d'union sonore du village et des champs, est plus expressif ; ses vibrations éveillant en nous plus d'échos ; au milieu des feuilles qui tombent, les âmes songent qu'elles aussi devront, un jour, s'en aller. « Une rose d'automne est plus qu'une autre exquise », a dit le vieux poète. Ce ne fut jamais aussi vrai que cette année. Peut-être, il est bien permis de rêver, cette arrière-saison, si douce qu'en fer mant les yeux on la prendrait pour un été qui commence, a-t-elle voulu mater nellement accompagner les petits dans leurs classes, éclairer leurs pupitres de flaques de lumière, animer, en les frôlant d'un rayon, les images de leurs livres, leur donner, pour quelque temps encore, le mirage des jours ensoleillés dont ils fu-...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - mac donald
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