Extrait du journal

justice veut que nous le disions. Le gouvernement, cela est certain, n'a eu aucune connaissance de ces listes. C'est à son insu qu'elles ont été faites. Sa faute est de les avoir transmises, sans les lire, à la commission de la Chambre. Cette faute, il l'a répa rée autant que cela était possible en retirant le décret au premier avertissement qui. lui., a été donné. Sa peine, c'est que toutes ses explications peut-être' ne le laveront pas complètement aux yeux du pays. La morale publique a été-blessée. Tous les honnêtes gens ont ressenti le coup. L'émotion a été vive, profonde. Il n'y a eu qu'un cri quand on a vu sur une liste de récompenses nationales figurer les enfans do Pépin et la sœur de Lecomte ! Mais si nous n'excusons pas le gouvernement de négligence, si nous ne l'excusons pis même d'avoir adopté un mauvais principe malgré les précédons dont il peut s'autoriser, nous ne pousserons ja mais l'esprit de parti assez loin pour l'accuser d'un crime là où il n'est coupable que d'une étourderie. On peut lire le discours de M. Baroche, le rappor teur de la commission de la Chambre. Là tout est expliqué avec une loyauté parfaite. S'il y a quel qu'un au monde qui soit innocent de celte liste, c'est le général Cavaignac. Tel est pour nous, juges impartiaux , specta teurs désintéressés, le résultat général de cette discussion. Nous n'en relèverons pas les incidcns. M. Thicrs a répondu avec beaucoup de dignité et d'à-propos à une interpellation directe et peu con venable de M. Guinard. Si vous ne voulez pas qu'on viole la loi contre vous, ne vous vantez pas de l'avoir violée contre les autres. Dieu nous garde d'exciter des passions qui ne sont déjà que trop enflammées ! Notre pays n'a besoin que de repos, que de calme ! La Chambre a pa»sé à l'ordre du jour. Quant à ceux qui s'étonnent ou qui font semblant de s'étonner que ces listes aient été communiquées aux journaux, nous ne leur répondrons qu'un mot. Nous avons subi les conséquences de la publicité ; qu'ils les subissent à leur tour ! Le public a le droit de tout savoir et le droit de tout juger. Le mal n'est pas que le public ait eu connaissance de ces listes, le mal est qu'elles aient pu être faites....