Extrait du journal

Sur le plan psychologique, le raidissement de la Pologne officielle à notre égard nous q depuis longtemps mis en garde contre la tentation de transporter les valeurs roman tiques sur le terrain de la politique. Cette leçon un peu amère n'a pas été perdue. Les rapports des deux pays s'établissent aujour d'hui sur des bases réalistes : libre choix de nos amitiés qui ne sont pas toutes dans le même axe ; maintien des engage ments qui lient Paris et Varsovie. Nous soqimes en un temps où les alliances ne se présentent plus, comme au lendemain de la guerre, à 1' « état pur ». Il y a tout un système de « flanquements », de contre-assu rances, de pactes, qui est avant tout impu table aux longues hésitations de l'Angleterre et à notre défaillance du 7 mars. On a pris l'habitude de jouer à terme la fermeté de Paris où de Londres, et au comptant celle dé nos adversaires. Ce qui n'empêche que, dans les masses polonaises, l'alliance avec la France est toujours tenue pour une néces sité historique et géographique. Les milieux militaires qui occupent dans la vie poli tique la place que l'on sait et avec lesquels nous avons eu un certain nombre de con tacts sont d'ailleurs assez sceptiques sut les intentions belliqueuses de l'Allemagne, dont, ils ne croient pas que l'armée soit en mesure de courir le risque d'une guerre avant quatre ou cinq ans. A Varsovie comme ail leurs, on ne nous juge pas faibles, mais in conscients de notre force....