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Journal des débats politiques et littéraires, 8 février 1834

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Journal des débats politiques et littéraires
8 février 1834


Extrait du journal

Lord Gbey : Je réponds aux observations du duc de Wellington sur nos relations extérieures. Le noble duc, grand partisan, comme on sait, du roi de Hollande, a dit que nous ne pourrions jamais réussir à amener unarrangementdéfitiitifentre ce monarque et le roi de Belgique, et que la question hollando-belge était précisément dans le même état qu'il y a deux ans. Lorsque l'administration actuelle arriva au pouvoir, la séparation entre- la Hollande et la Belgique était consommée, et la po sition de la Hollande était absolument la même qu'à présent, car le roi de Hollande n'avait pas reconnu l'ordre de choses actuel en Belgique. Pen dant que le duc de Wellington était encore premier ministre, on tira entre les deux pays des lignes de démarcation qui furent approuvées par le noble duc. Comment peut-il donc venir se plaindre à présent du système suivi par l'administration aclueH%4ersque-ce système n'est que la conti nuation du sien ? ~ Quoi qu'il en soit, ii n'est personne, à l'exception du noble duc, qui ait pu penser que l'union si mal assortie enire la Hollande et la Belgique n'était pas rompue pour jamais, et qu'il était désormais possible de combiner des matériaux aussi opposés. (Ecoutez! écoutez!) Mais je soutiens, malgré l'assertion contraire du noble duc, que les positions re latives de la Belgique et de la Hollande sont maintenant chanjgées. La Belgique est dans un étatde sécurité; et bien que la conclusion définitive du traité dût lni être avantageuse, elle peut cependant sans aucune crainte attendre les événemens. Pour en finir, je crois devoir déclarer que je suis tout prêt à traiter plus à fond cette question, lorsqu'il conviendra au duc de Wellington d'en faire le sujet d'une discussion particulière. Les ministres de S. M. oqt fait tout ce qu'ils ont pu pour maintenir la paix en Europe, et leurs efforts n'ont pas été sans succès. Pour ma part, je déplore aussi sincèrement que peut le faire le noble duc la continua tion de la guerre civile en Portugal, et j'ai peine à concevoir les motifs qui ont pu l'engager à s'en prendre à l'adminisiration actuelle de ce fâ cheux état de choses. Est-ce nous qui avons favorisé l'usurpation de don Miguel? Mais le noble duc prétend que nous aurions dù le reconnaître en sa qualité de Roi de fait. Maintenent, qu'il me soit permis de de mander pourquoi, pendant les trois années qu'il est resté au minis tère, il ne l'a pas reconnu? Pourquoi, en quittant le pouvoir, S. S. déclara-t-elle qu'il y avait certaines chosesà faireavant de reconnaître don Miguel? Eh bien! ces choses n'ont pas été faites, et don Miguel a marqué chaque jour de son règne par des actes de cruauté et d'oppression. Quel cœur ne s'est soulevé d'indignation au récit des sanglantes exécutions dont Lisbonne a été pendant si long-temps le théâtre? Traître à ses de voirs et à ses sermens envers sou frère, don Miguel faisait du Portugal une terre de sang et de malédiction. Je déclare que nous avons observé la neutralité, et laissé les deux partis combattre avec leurs propres res sources. Le noble duc a pris sur lui d'assurer que si nous avions reconnu U. Mi guel, nous aurions eu le droit d'insister auprès de lui pour qu'il ne donnât pas asile à D. Carlos. Je doute fort que la chose eût pu se passer ainsi, et que, sur notre simple invitation, un monarque indépendant, roi d'une nation indépendante, eût consenti à envoyer son parent en exil en Italie. Pense-t-on que, dans cette circonstance, le parti apostoli que se fut montré disposé à nous cédpr? Dans le cas contraire, quel parti aurions-nous eu à prendre; le noble duc nous aurait alors conseillé d'en voyer une flotte et une armée en Portugal, afin de nous faire obéir. J'apprécie aussi vivement que le noble duc l'importance du maintien de la paix en Europe ; car je suis convaincu qu'elle est un des plus sûrs ache miuemens au bonheur des nations. Aussi, je déplore vivement la guerre civile qui est venue désoler l'Espagne; mais je crois pouvoir assurer .que si D. Miguel était encore sur le trôné, il y aurait bien plus à craindre sa prolongation. A propos de l'Espagne, le noble duc a fait uu re- ' proche au gouvernement d'avoir reconnu la reine Isabelle ; je ne vois pas sur quels motifs nous aurions pu nous fonder pour nous en dispenser; car enfin la Reine était reine de droit et de fait, et la reconnaissance de ses droits par l'Angleterre lui a donné cette influence morale qui lui était indispensable aux yeux de son pays et de l'Europe. Une proposition a été faite de notre part aux ministres espagnols, qui, si elle eût été acceptée, aurait mis fin àla lutte en Portugal, établi la succession en Espagne, et consolidé le gouvernement de la Reine. Ce n'est pas notre faute si eHe a éfë rejetée, et on ne saurait sans injustice nous rendre responsable de tout ce qui arrive de malheureux dans les pays étrangers. Le noble duc s'est beaucoup étendu sur les affaires d'Orient. S. M., dans son discours du trône, a dit: « La paix de la Turquie, depuis la conclusion de l'arrangement avec Mehemet-Ali, n'a pas été interrompue, et j'ai la confiance qu'elle ne sera pas menacée par de nouveaux dangers. » Et ailleurs: « L'objet de ma constante sollicitude sera de prévenir, dans les relations de cet Empire vis-à-vis les autres nations, tout changement de nature à compromettre sa stabilité et son indépendance future. »Le noble duc, sans tenir compte de ces déclarations, prétend qu'il aurait ar-...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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