Extrait du journal
Nous trouvons dans le Temps quelques renseignemens sur la réunion des maires qui a eu lieu hier : « M. Ernest Picard avait convoqué hier au ministère de l'intérieur les vingt inaires de Paris, afin d'obtenir d'eux des renseignemens précis sur l'état moral et matériel de leurs ad ministrés. La plupart de 3 adjoints assistaient également à cette réunion, ainsi que M. Jules Ferry. r » Chacun a donné des explications. On a fait dans le détail et dans l'ensemb'e l'historique des événemens qui se sont passés à Paris au moment de l'entrée des Prussiens et pendant leur séjour, de l'émotion profonde qui en a été la suite. C'est à cette cause seule que les maires ont attribué les troubles passagers et fort exa gérés du reste, par la rumeur publique, qui se sont produits dans certains quartiers excen triques. » Il a été question également des faits dont le tableau, fortement exagéré, a tant effrayé la population de Bordeaux ; les explications des maires et des adjoints ont réduit, nous assure t-on, tous ces récits à leur juste valeur. Il ré sulterait en effet des informations qu'ils ont dû prendre, que la garde nationale aurait sim plement voulu soustraire aux troupes alleman des ses canons, dont elle a pris et conserve encore la garde. » Les maires ne doutent pas que les gardes nationaux ne consentent à conduire les pièces dans des parcs spéciaux désignés par l'admini stration, et dont il n'y aurait, disent-ils, aucun inconvénient à confier tour à tour la garde à tous les bataillons de la capitale indistincte ment. » Quant aux comités qui se sont créés et sa créent tous les jours dans le sein de la garde, nationale, la majorité des maires a émis l'avis qu'ils ne sont pas de nature à entraver l'action de l'autorité supérieure, la garde nationale n'ayant pas cessé un seul instant d'obéir aux ordres des commandans de secteurs. » Bans l'opinion de la plupart des maires, la population sentirait en général que nos, désastres ne peuvent être réparés que par l'u nion et la concorde, par le respect des lois, en un mot, par l'application des sages et sains principes de liberté qui doivent maintenir et consolider la République. »On s'Nest entretenu de la solde de la garde nationale. Le ministre de l'intérieur a déclaré que l'intention du gouvernement n'était point de la supprimer subitement. Il faut, autant que possible, pousser, chacun dans la mesure d 8 son pouvoir et de ses forces, à la reprise du travail. Il est indispensable, dit—il, d'alléger le plus tôt possible nos finances d'un poids bien lourd ; mais c'est là une mesure qui ne peut être prise que progressivement. Tous ceux qui travailleront où pourront travailler seront pri vés de leur solde, et c'est ainsi que s'éteindra, au fur et à mesure de la reprise du travail, une dépense quotidienne considérable. » Le ministre de l'intérieur a affirmé haute ment que le gouvernement était républicain et ne cesserait de l'être ; qu'à ce point de vue il était complètement d'accord avec la popula tion de Paris; mais il a insisté fortement sur cette idée qu'un pays républicain et libre de vait, plus que tout autre, mettre en pratique les idées d'ordre public, sans lesquelles aucun gouvernement n'est possible. »...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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