Extrait du journal

La commission d'enquête a pris connais sance du rapport de M. Philippe Serre sur l'affaire Prince. Le jeune avocat a émis des appréciations définitives dans une forme qui, si l'on en croit les indiscrétions des confi dents habituels de la majorité de la com mission, n'est guère courtoise. Il est plaisant de voir M. Philippe Serre, qui n'a terminé .son stage au bar.r.equ de Paris que depuis moins de trois ans, se croire qualifié par une aussi longue expérience pour juger des ma gistrats. Il est vrai qu'il joint à ces brèves années de barreau sa situation toute puis sante de membre de la commission. Si la compétence de M. Philippe Serre au Palais de Justice n'est prise au sérieux par per sonne et si l'on estime qu'il n'eût jamais dû accepter la mission dont il s'est si légèrement acquitté, le pays en général ne sera pas ren seigné sur l'autorité si mince qui s'attache au nom de ce rapporteur spécial. M. Ernest Lafont, rapporteur général, qui doit rédiger son rapport d'ensemble, paraît se rendre compte de la responsabilité qu'il assume pour l'avenir. Il entend revoir tons les dossiers au lieu de faire état des docu ments établis par les rapporteurs spéciaux. C'est une mesure élémentaire de prudence qui s'impose, mais quel sera le résultat du travail de M. Ernest Lafont en face de la tâche énorme qu'il a assumée, et en présence des influences politiques qui s'exercent ? Il est permis d'être fort inquiet....