Extrait du journal

Les accords de Munich ont mis fin à une alerte qui a secoué le monde entier. Ils ont tout d'abord produit une impression de soulage ment qui est naturelle. Ils laissent après eux bien des décisions à pren dre. M. Neville Chamberlain ne veut pas y voir une simple trêve entre deux orages. Il laisse des chances à un avenir meilleur et, avèc bonne volonté, il se propose d'y travailler de son mieux. Mais la procédure des conversations diplomatiques lui pa raît préférable à une conférence internationale. C'est assurément, à l'heure pré sente, la sagesse. Il n'y a eu que trop de conférences depuis quinze ans et tout le monde sait ce qu'elles ont donné. Avec les habitudes simpli fiées de la propagande moderne, beaucoup de gens ont parlé, après Munich, de refaire l'Europe. Ce qui n'a à peu près aucun sens. L'Europe de 1938 existe, elle est ce que les forces en présence l'ont faite. Ceux qui s'en plaignent le plus sont les premiers responsables de l'évolution des événements. Le germanisme est en marche depuis Stresemann, qua lifié par les aveugles de « grand Européen ». Le premier devoir de l'Angleterre et de la France, c'est d'acquérir, en vue des négociations futures comme en vue des crises possibles, le plus d'énergie, le plus d'autorité, le plus de force pour la...