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Journal des débats politiques et littéraires, 9 janvier 1854

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Journal des débats politiques et littéraires
9 janvier 1854


Extrait du journal

I la musique, et sur ces harpes sonores, et sur ces cla ■ vecins joyeux, et chantée par ces voix jeunes et inha i biles, elle luttait avec la musique même du triomphant [ Rossini, cette musique d'Amédée de Beauplan ! Ilélas ! le voilà mort! Il est mort il y a huit jours, et pour quoi diable est-il [mort, je vous prie, au moment Je plus intéressant et le plus dramatique? et La plupart des hommes meurent parce qu'on meurt ! » a dit un sage, et c'est une chose assez triste ce parce que : La mansarde, à tout prendre, et le grenier, « où l'on est si bien à vingt ans! » c'est la chanson éternelle' Jeune, on la chante pour la savoir ; vieux, 011 la chante afin de s'en souvenir ! Cette chanson-là, la chanson de la jeunesse heureuse de peu, contente de tout elle n'appartient pas à M. Scribe, elle n'appartient pas à' Béranger, elle appartient à tout le monde, et M. Jules Sandeau était parfaitement dans son droit lorsqu'il nous montrait dans la Mansarde des Artistes à Mu nich , les trois amis, les trois frères, Frantz, Muller la jeune Edith et Spiegel. Frantz est un musicien in connu, Spiegel est un peintre inconnu ; ils n'ont rien et pourtant ils sont les maîtres du monde, ils ont 1 espérance, ils ont le talent, ils ont la jeunesse et l'amour ! Il est vrai ; mais voici bien longtemps bien longtemps que nous les rencontrons sur notre chemin, ces jeunes musiciens sans argent, ces jeunes peintres sans le sou ! Bien longtemps ! dites-vous mais il me semble que ça n'a pas commencé plus tôt que le commencement du monde ! 11 y a aussi fort longtemps que revient le mois de mai chaque annee et que le rossignol chante ses" chansons du printemps ! Et puis de quel droit interrompre un poète qui chante, un romancier qui raconte? Edith a rapporté des montagnes du Tyroi un petit air mys tique , une mélodie, un chant d'oiseau, et parce qu'un soir elle a murmuré doucement cette complainte, Edith a calmé la fièvre d'un jeune homme qui passait sous sa fenêtre eutr'ouverte. Ce jeune homme, c'était le | comte Sigismond, Cette complainte du Tyrol rappelait au jeune comte une femme qu'il avait aimée, et par reconnaissance et pour honorer son amour, il faisait de Frantz Muller le mari de la belle Edith, l'héritier du château et des domaines de Hidelsen! Les voilà riches les voilà maîtres et seigneurs à leur tour ! Si j'étais roi, disait ce jeune chevrier, je garderais mes chèvres à cheval ! » Si j'étais roi !Si tu étais roi, mon pauvre ami tu serais passablement embarrassé. Or voilà tout le ro man de Jules Sandeau. Son livre est à proprement dire l'embarras des richesses. Que faire au milieu de cette fortune ? A quel saint vouer sa tête troublée , et com ment se, retrouver artiste et poète au milieu de ces trésors ? C'est qu'il n'est pas bon que l'artiste soit...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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