Extrait du journal
La vérification des pouvoirs, qui n'a porté jusqu'à présent que sur les élections non con testées, a été poussée assez loin pour que la Chambre soit désormais régulièrement consti tuée. 11 y a lieu dès lors de procéder à l'élec tion du bureau définitif, et la Chambre s'est ajournée à demain pour remplir cette formalité. C'est une simple formalité, d'après la coutume, du moins _en-.ce qui concerne l'élection du pré sident. Cette fois-ci, M Paul Deschànel ayant été. élu deux fois, il semble qu'il y aurait deux raisons pour une de se conformer à cette tradition. On assure cependant que les radi caux et les socialistes, ne pouvant prendre leur parti de leur échec géminé, veulent tenter une nouvelle épreuve,, livrer une der nière bataille, et que M. Brisson ne renonce pas. Les conciliabules qui ont été tenus dans les différents groupes socialistes et radicaux ont été enveloppés d'un certain mystère, et les résolutions qui y ont été prises n'ont pas été rendues publiques. Néanmoins, les journaux du parti annoncent que M. Brisson est encore candidat, qu'il le sera demain, qu'il est le candi dat nécessaire et perpétuel à la présidence de la Chambre. Il est à remarquer, toutefois, que les jour naux qui donnent cet exemple mémorable d'une infatigable fidélité à la candidature de M. Bris son ne parlent de cette candidature opiniâtre qu'avec quelque réserve et pour ainsi dire à demi-voix. On ne leur voit plus cette ardeur guerrière dont ils étaient animés avant les deux premiers scrutins. Ils nejparlent plus, comme ils faisaient, de la grande bataille et de leur triomphe prochain. Ils ont, aussi, bien sensible ment modéré le ton de leurs polémiques, et ils ont mis une sourdine à ces récriminations et à ces vociférations par lesquelles ils avaient accueilli la double défaite de leur candidat. Il semble qu'ils obéissent à un mot d'ordre, et que la consigne, parmi eux, est pour le moment de ne pas être violent, d'éviter le bruit, le scandale. Il en est de même à la Chambre. Après les...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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