Extrait du journal

Nous n'avons pas l'habitude d'encourager les grèves, pas plus les grèves universitaires que les, autres. Celle des étudiants en droit, qui se produit aujourd'hui et qui ne doit durer que vingt-quatre heures, est une sim ple manifestation pacifique destinée à appeler l'attention, sur un cas particulier et en outre sur un fait général. Le cas particulier, c'est la dispense de baccalauréat accordée aux capacitaires en droit désireux de se présenter à la licence. Cette dispense invoque pour raison l'exigence récente de la licence en droit pour les fonctions de juge de paix. Sur ce terrain restreint et à titre provisoire, le projet voté par la Chambre'pourrait s'expli quer, mais la dispense prévue a un caractère général qui, la rend difficile à défendre. Tel qu'il est, le projet voté au Palais-Bourbon apparaît comme une nouvelle tentative pour discréditer les études secondaires et abaisser le niveau des grades de l'enseignement su périeur. Est-il sage, est-il indiqué de pratiquer une brèche de plus dans la modeste barrière qui subsiste à l'entrée des facultés, alors que nous avons déjà beaucoup trop de gradués de toute, espèce, et spécialement de licenciés en droit ?...