Extrait du journal

» somme, et il semble bien que c'est de parti » pris qu'un chiffre trop faible a été inscrit au » budget de 1908. » Après quoi elle • conclut au vote du crédit, tout en le réduisant un peu. Le résultat de la façon de procéder dont on vient do voir quelques échantillons, le voici. Le budget de 1908 a été voté, sur le papier, avec un chiffre à peu près égal de recettes et de dé penses. Dès ce moment, il était en déficit de 56,500,000 fi'., puisque parmi, les recettes ûgu rait le produit d'un emprunt de cette, somme. Depuis lors, on a voté un certain nombre de lois qui ont créé de nouvelles dépenses : d'au tres projets coûteux sont soumis aux Cham bres, et le l'apport que nous examinons en ce moment propose 28,604,000 fr. de crédits sup plémentaii'es. Déduction faite des plus-values de i'ecettes et des annulations de crédits, on peut évaluer à 10 millions de francs, à l'heure actuelle, la charge incombant au budget de 1008 en dehors des prévisions de dépenses inscrites dans la loi de finances. Ajoutés aux 58 millions et dètnî: cfu déficit originaire, ces 10 millions donnent un manquant de 66 mil lions et demi. Mais ce n'est pas tout. Il faut tenir compte do la carte à payer relative à l'expédition du Maroc. Jusqu'à présent, le gouvernement n'a rien ou presque rien demandé aux Chambres pour cette entre prise. Mais il faudra bien régulariser cette dé pense un jour ou l'autx'e et, comme on ne peut guère compter sur le sultan Abd el Aziz pour son remboursement, elle tombera à la charge du budget. L'évaluation de 30 millions, que M. Doumer indique dans son rapport, n'est certes pas exagérée. En l'admettant, on arrive à un déficit, dès à présent acquis, de 96 mil lions et demi, sans compter l'imprévu. Devant une situation pareille, le rapporteur a cent fois raison de s'écrier : « Le laisser-aller, les im prévoyances, si fâcheux en tout temps, se l'aient actuellement impardonnables. » Ce sont des paroles très sages. Mais ce ne sont que des paroles. On en sourira dans les bureaux des administrations publiques. Le vote d'une loi sur la responsabilité ministérielle en matière financière sei'ait plus efficace....