Extrait du journal

! égal empressement des deux parts. Ainsi les Etats-Unis ont participé officiellement à notre exposition du Centenaire en 1889, alors que les grand Etats européens se déro baient. Mais en ce moment une difficulté créée et avivée par la douane américaine, qui est bien la plus tracassière et ia moins scrupuleuse de toutes les douanes, fait hési ter à juste titre nos industriels et nos négo ciants. Non seulement les droits de douane sont excessifs aux Etats-Unis, mais ils sont perçus avec des raffinements inquisitoriaux qui touchent au scandale. Pour être sûre de n'être pas trompée par des déclarations de prix préalablement minorées, la douane américaine a la prétention d'exiger à Paris même la production des livres de commerce des maisons ou des banques qui sont en relations d'affaires avec les Etats-Unis. Et comme cette-production à toute réquisition de documents intéressant le secret des affaires lui est nécessairement refusée, la douane américaine surtaxe de 15 0/0 les pro duits venant de maisons rebelles à ce con trôle. Du reste, il n'y a pas de limite aux abus de pouvoir de la douane américaine. Voici un négociant en diamants qui est frappé d'une amende pour déclaration -de valeur insuffisante, sur le témoignage d'un expert qui se dit prêt à prendre te lot pour un prix plus élevé, Réllexion faite, l'expert se dédit et refuse la livraison au prix fixé par lui-même. Le négociant importateur n'en a pas moins eu son amende. Les exemples de ce genre abondent, et le gouvernement des Etats-Unis, en dépit de là bonne volonté qu'il témoigne, n'arrive pas à maintenir son administration des douanes dans les limites de son droit. Mal gré tout cela notre commerce avec les EtatsUnis est en progrès : 1,200 millions l'an der nier, dont SIX) millions d'importations en France et 400 d'exportations en Amérique. 11 y a donc un intérêt manifeste à ne pas lâcher pied, même en présence du mauvais caractère de la douane américaine. C'est pourquoi la Chambre a voté le crédit qui lui était demandé, mais en insistant sur la nécessité d'obtenir par la voie diplomati que satisfaction poiir tous les griefs trop bien fondés dont notre commerce est en droit de se plaindre....