Extrait du journal

Bruxelles , 7 mai. Le ministre de la guerre vient de mettre à la disposition du ministre de l'intérieur cinq mille fusils qui seront envoyés dans le Luueinbourg et le Limbourg pour servir à armer autant de gardes civiques de ces deux provinces. On écrit de Garni , 6 mai : « La mesure décrétée contre les sapeurs-pompiers a vivement irrité les autres corps de la garnison. Deux à trois cents hommes des chasseurs à cheval , ci-devant commandés par le ministre de la guerre , en ont pris occasion pour enfoncer la porte de leur salle de police , délivrer quelques uns de leurs camarades qu'un officier avait enfermés , et sortir tumultueusement, le sabre au clair, ce matin (6) vers 5 heures , prenant la route de la caserne des pompiers. Ceux-ci battirent la générale à leur approche, et, croyant sans'doute'qu'on venait de force enlever les ca nons ,se retranchèrent dans leurs quartiers, menaçant d'accueillir les assaillans à coups de fusil. La méprise fut bientôt aperçue , et les braves des deux corps fraternisèrent aux cris de vive Pau de Poele ! à bus les traîtres ! Los chasseurs se portèrent ensuite à la vieille citadelle, où ils fraternisèrent avec la garde communale, répétèrent les mêmes acclama tions et prirent un arbre de la liberté, avec lequel ils se rendirent à la maison de M. Van de Poele, devant laquelle il s'arrêtèrent pour le planter, mais sur l'observation qui leur fut faite que le colonel occupait habituellement la caserne depuis l'affaire du 2, ils continuèrent leur route aux cris de vive Van de Poele ! à bas le ministre de la guerre ! à la froutière ! à la frontière ! » Arrivés au marché du Vendredi, ces soldats entourèrent l'arbre de...