Extrait du journal
Le ministre de l'intérieur n'a pas accepté la démission de M. Sébline, préfet de l'Aisne, il l'a révoqué. Dès qu'il à connu sa résolution de se retirer, M. Allain-Targé lui a immédia tement télégraphié de remettre le service au secrétaire général. » En quittant la préfecture, M. Sébline a adressé aux habitans de l'Aisne une lettre dans laquelle il dit : D'accord avec le Conseil général, j'ai dénoncé au gouvernement et au pays le vice radical de i notre législation douanière, et, quoi qu'on ait pu dire en cherchant à dénaturer ma pensée, je n ai jamais varié sur la nécessité de doter la France d'un régime économique énergiquement protec teur. Je n'ai jamais varié non plus sur le régime qui convient a notre cher pays, sur la nécessité d'in stitutions parlementaires et libres. J'ai appelé de mes vœux, poursuivi de mes re vendications la république constitutionnelle qui nous régit. Je l'ai depuis sa fondation servie , avec un dévouement absolu, et quand, au 16 mai, elle a été mise en péril, je l'ai énergiquement défendue. Humble disciple de l'illustre Thiers, imbu de ses doctrines politiques, je me suis efforcé de les appliquer et de les faire prévaloir dans la sphère limitée de mon action. On m'a reproché d'avoir maintenu pendant douze ans, au sein de ce département, ce que Thiers avait appelé à Bordeaux la trêve des partis. Ce grief, je l'accepte et je m'en fais honneur. Je le considère comme la meilleure justice qui pût être rendue à mon administration. Dans un pays aussi profondément divisé que le nôtre, labouré depuis un siècle par de nom breuses révolutions, il faut savoir se placer en dehors et au-dessus des partis. Et pour ma part je n'âi jamais oublié cette maxime d'un grand historien, que « le pouvoir dément sa nature et se compromet lorsqu'il se livre entièrement à un parti, ce -parti fut-il le sien ». Le rôle du gouvernement, c'est d'imposer son autorité aux partis et non de subir leur joug. M. Sébline termine sa lettre par cette dé claration : Mes chers concitoyens, en vous adressant ces adieux, je n'ai qu'une ambition, c'est d'emporter dans ma retraite votre estime à tous, et, devenu simple laboureur au milieu de vous, je n'ai qu'un désir, c'est d'y vivre oublié après. ces longues luttes qui ne laissent dans mon. âme aucune amertume....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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