Extrait du journal
qui s'imaginent que fûùle religion offre les moyens d'arriver an bon heur éternel, et qu'ils comprennent que , d'après le témoignage même' du Sauveur, ils sont contre le Christ, puisqu'ils ne sont point avec lui, et qu'ilsdissipent rnalheureu-eraent, puisqu'ils ne recueillent point avec lui , et par conséquent qu'il est hors de doute qu'ils périront éternellement, s'ils ne tiennent la foi catholique et s'ils ne la gardent entière et inviolable. Qu'ils écoutent saint Jérôme , qui, dans un temps où l'église était partagée en trois par un schisme, raconte que , fidèle à ses principes , il avait constamment répondu à ceux qui cherchaient ài l'attirer à leur parti : a Si quelqu'un est uni à la chaire de Pierre, je suis avec lui. »Ce serait à tort que quelqu'un .se rassurerait, parce qu'il a été régénéré dans les eaux du baptême; car saint Augustin lut répondrait à propos : « Un sarment coupé à la vigne conserve encore la même forme ; mais à quoi lui sert cette lorme s'il ne vit point de sa racine. » » De cette source infecte de X'indijférenlisme découle cette maxime absurde et erronée , ou plutôt ce déliie, qu'il faut assurer et garantir à qui que ce soit la libeitèÀe conscience. On prépaie la voie à cette per nicieuse erreur par la liberté d'opinions pleine et sans liornes_qui se ré pand au loin pour le malheur de la société religieuse et civile, quelques uns répétant avec une extrême impudence qu'il en résulte quelque avantage pour la religion. Mais , disait saint Augustin, « qui peut mieux donner la mort à l'âme que la liberté de l'erreur? » En effet, tout frein, étant ôté qui pût retenir les hommes dans les sentiers de la vérité, leur nature inclinée au mal tombe dans un précipice, et nous pouvons dire avec vérité que I e puits de l'abîme est ouvert, ce puits d'où saint Jean vit monter une fumée qui obscurcit le ciel, et sortir des sauterelles qui ravagèrent la terre. De là le changement des esprits , une corruption plus profonde de la jeunesse , le mépris des choses saintes et des lois les plus respectables répandu parmi le peuple ,en un mot, le fléau le plus mor tel pour la société, puisque l'expérience a fait voir de toute antiquité que les Etats qui ont brillé par leurs richesses, par leur puissance, par leur gloire, ont péri par ce seul mal, la liberté immodérée des opinions, la licence des discours et l'amour des nouveautés. » Là se rapporte cette liberté funeste, et dont on ne peut avoir assez d'horreur, la liberté de la librairie, pour publier quelque écrit que ce soit, liberté que quelques uns osent solliciter et étendre avec tant de bruit et d'ardeur. Nous sommes épouvanté, vénérables frères, en con sidérant de quelles doctrines ou plutôt de quelles erreurs monstrueuses nous sommes accablés , et ci) voyant qu'elles se propagent au loin et par tout par une multitude de livres et par des écrits de toute sorte, qui sont peu de chose pour le volume, mais qui sont remplis de malice, et d'où il sort une malédiction qui , nous le déplorons, se répand sur la face de la terre. Il en est cependant, ô douleur! qui se laissent entraîner à ce point d'impudence, qu'ils soutieunent opiniâtrement que le déluge d'erreurs qui sort de là est assez bien compensé par un livre qui, au mi lieu de ce déchaînement de perversité , paraîtrait pour défendre la reli gion et la vérité. Or, c'est certainement une chose illicite et contraire à toutes tes notions de l'équité, de faire, de dessein prémédité, un mal plus grand parce qu'il y a espérance qu'il en résultera quelque bien. Quel homme en son bon sens dira qu'il faut laisser se répandre librement des poisons, les vendre et transporter publiquement, les boire même, parce qu'il y a un remède tel que ceux qui en usent parviennent quelquefois k échapper à la mort ? » La discipline de l'église fut bien différente dès le temps même des apôtres, que nous lisons avoir fait brûler publiquement une grande quantité de mauvais livres. Qu'il suffise de parcourir les fois rendues sur ce sujet daus le cinquième concile de Latran , et la constitution qui fut depuis donnée par Léon X, notre prédécesseur d'heureuse mémoire....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
En savoir plus Données de classification - françois i
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