Extrait du journal

Ce n'est pas tout. Les communiqués de l'état-major, qui par leur caractère officiel devraient évitertoutee qui peut ressembler à une incorrection ou à une supposition mal fondée, surtout quand ils se réservent l'exclusivité des informations, n'hésitent pas à lancer des accusations inconsidérées con tre une armée dont la courtoisie et la loyauté n'ont jamais été en défaut. Il semble que ce soit un fait exprès ou tout au moins une série regrettable de coïncidences là clieusesj mais c'est toujours contrôle même groupe de belligérants qu'on relève ces mauvais procédés. Et l'on s'étonne après qu'en France et en Angleterre on n'ait pas pour les Suisses une confiance illimitée! lise peut que ces soup çons soient exagérés et même injustes, mais à coup sûr ils sont légitimes. La Suisse romande souffre d'autant plus de cet état de choses qu'elle en comprend la cause et la portée. Elle voudrait que dans nos rapports internationaux la plus stricte impartialité soit dè règle ; qu'il n'y ait pas de gestes qui puissent s'interpréter comme un manquement quelconque au devoir de la neutralité et que toujours les actes soient conformes aux paroles. Mais lo parti pris de certaine caste militaire, la suspicion que les Alémands ne cessent de manifester en vers ce qui vient de Genève ou de Lau sanne, les menaces proférées contre le Jura bernois, tout cela ne fait que rendre la fissure plus profonde. Elle existe, cette fissure entre confédérés. A quoi sert de le nier"? A quoi sert de se boucher les yeux? A qui veut-on donner le change ? A l'étranger ? Mais un regard jeté sur nos journaux en dit plus long que tous les commentaires !...