Extrait du journal

Nous recevons d'un de nos abonnés la lettre suivante, qui témoigne d'une singu lière négligence de la part des autorités militaires : « Monsieur le Directeur, » Au cours d'une tournée (je dirais plutôt d'un pèlerinage) dans nos chères provinces retrouvées d'Alsace et de Lorraine, je suis passé ces jours-ci dans la région de Bitche, Les Allemands y avaient établi un camp destruction : qui est à l'heure - actuelle utilisé par nos troupes* Cette utilisation est tout à fait normale. Ce qui l'est moins, c'est que nous ayons accepté cet héritage sans faire subir au domaine les modilica tions de détail indispensables. » A l'heure actuelle, près de trois ans après l'armistice, les avis qui préviennent la population des dangers du champ de tir sont encore rédigés en a.lemand : it serait possible, au minimum, de faire des ins criptions bilingues. Il y a plus, et ceci est un véritable scandale : les guérites des factionnaires sont encore peintes aux cou leurs allemandes, noir-blanc-rouge. J'ai cru m'être trompé en les apercevant de loin; mais, m'étant approché, j'ai pu constater le fait. Je vous laisse à penser quelle fut mon indignation et celle des personnes qui m'accompagnaient. M Si l'on en croit la rumeur publique, le camp serait aussi mal tenu sous d'autres rapports. On me signale en particulier des installations de w.-c. assez défectueuses pour constituer un véritable danger pour les troupes stationnées au camp. » J'espère qu'il sulfira de signaler ce fâ cheux état de choses pour qu'on y apporte les redressements nécessaires. > Veuillez agréer, etc... » Votre abonné, »...