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Journal des débats politiques et littéraires, 11 octobre 1879

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Journal des débats politiques et littéraires
11 octobre 1879


Extrait du journal

rigé nies coups, Enfin il se laissa piquer au bras gauche et me dit en souriant : N'ayez pas peur, ce n'est qu'une égratignure. L'honneur est satisfait. Sa luez-moi maintenant avec une dignité froide et laissez-moi dans les mains du cabaretier qui a. du taffetas d'Angleterre. Eioretta est à vous. , ,• Je quittai le terrain, un peu mortifié de ma .victoire. Quand je descendis dans la gondole, les deux rameurs qui .avaient tout vu, mais qui, Dieu merci ! -n'avaient rien,entendu, me présentèrent l'aviron comme on présente les armes. J'allai me cacher sons la /'elpe et je vous assure .que je n'étais pas content du tout. Outre mon duel, j'avais sur le cœur la feuille du policier qui ne m'accordait que trois jours ; à passer dans Venise. Les trois jours passés, je devais quitter la place et Fio retta, l'aimer à distance, attendre pour la revoir que l'empereur Napoléon 111 tînt sa promesse et que l'ltalie fût libre jusqu'à l'Adriatique. Or, je ne me fiais guère aux promesses de Napoléon 111. Je craignais que la Vénitienne si vite éprise ne se déprît plus vite encore, et qu'après mon départ son patriotisme qui l'avait attachée à moi ne la jetât dans les bras du premier martyr venu. D'autre part, Buscantin ne m'avait rien promis et ne pouvait consentir à marier sa fille avec un absent, bien que cet absent ait eu des aïeux aux croisades. Mon roman se dissi pait au premier coup de vent, comme la nuée de pigeons qui tourbillonnait à Saint-Marc. Ces réflexions m'attristèrent, et j'avais la tristesse rageuse ; aussi jetai-je brus quement une poignée de monnaie aux gondoliers qui me saluèrent jusqu'à terre ; il y avait un louis dedans, je le constatai plus tard avec regret. En rentrant à l-'àu berge/je dis des paroles dures à l'hôtelier qui les reçut tranquillement, car ces gens-là, surtout à Venise, se moquent de nous avec une extrême douceur. Après quoi je me mis à la croisée; la fenêtre d'en face était close, et les stores baissés. Mais, à ma gauche, j'entendis un pépi...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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